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      • Boulo : "On ne veut pas de moi en France !"

      • Publié le 17/09/2014
          • Très belle performance de Mathieu Boulo sur le Tour de Grande-Bretagne : parmi quelques stars du peloton international, il a fait bien plus que figurer ! Sauf que visiblement ces résultats semblent passer inaperçus en France et même en Bretagne. D'où une certaine incompréhension...
          • Boulo : "On ne veut pas de moi en France !"
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            Matthieu Boulo, vous venez d’en terminer avec votre premier Tour de Grande-Bretagne, quelles images retenez-vous de cette nouvelle expérience ?

            "Je suis très heureux d’avoir pu prendre le départ de cette magnifique épreuve, je ne m’attendais pas à ce que le parcours soit aussi difficile, chaque jour nous avions un programme corsé avec des bosses et un dénivelé de plus de 3000m, mais aussi des étapes très techniques. Le public était très impressionnant, à chaque départ, il était impossible d’approcher la zone technique de l’équipe SKY, c’est vraiment incroyable cette effervescence autour de cette équipe, c’est pour eux comme leur équipe nationale."

            Cette épreuve est vraiment en pleine croissance ?

            "Oh oui ! Vous savez, toute la saison je cours en Grande-Bretagne et sur chaque épreuve nous vivons des moments incroyables, je crois que ce pays va devenir une grande terre de cyclisme très rapidement. Ici, beaucoup de monde circule à vélo, c’est vraiment un moyen de locomotion très utilisé par toutes les classes d’âges. Lors de nos passages dans les villes, les enfants étaient au bord de la route pour nous encourager, alors qu’ici aussi, la rentrée scolaire a eu lieu. Prenez la même course en France, je ne crois pas que les directeurs d’écoles prendraient la peine de faire sortir les enfants de leur classe pour regarder passer les coureurs. C’est pourtant comme cela que l’on créer des vocations !"

            Vous semblez avoir beaucoup apprécié !

            "Oui les organisateurs ont su créer un parcours varié, offrant du spectacle et une course incertaine jusqu’au bout : chaque jours nous avions une arrivée au sommet ou à l’issue d’une descente technique qui suivait une bosse difficile, la sélection était impitoyable et le niveau était très relevé."

            Justement, cette course était télévisée et nous avons pu voir que vous étiez toujours aux avant-postes et très présent dans les finals !

            "Oui, je me suis appliqué à faire une course comme je l’aime, je m’étais bien préparé pour cette échéance. Je suis plutôt content mais je pouvais faire beaucoup mieux et c’est en cela que je ressens un peu de frustration. J’ai manqué un peu de métier et j’ai fait quelques erreurs de placement ou de rythme dans le final des étapes… Par contre, une chose est sûre, j’ai appris beaucoup de choses durant cette semaine. Le staff de l’équipe m’a demandé d’assurer le rôle de leader sur cette épreuve, je sais qu’ils sont contents de moi, bien plus que moi-même."

            Votre arrivée dans le Team Raleigh semble vous avoir transformé ?

            "Non, ça ne m’a pas transformé, je dirais plutôt révélé. Vous savez, durant mes 4 premières années chez les pros, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, j’ai cumulé les deux saisons de cyclo-cross et de route… C’était une erreur, elle était de mon fait. J’aime tellement le cyclo-cross que je ne pouvais pas me résoudre à l’abandonner. Mais cela a failli me coûter très cher. Cette saison, j’ai repris l’activité normale d’un routier et les résultats sont arrivés naturellement."

            Vous n’étiez pas trop inquiet au départ du Tour of Britain ?

            "Oh, il y a toujours quelques interrogations sur le niveau physique qu’il faut, pour bien figurer dans ces épreuves. Il y avait de nombreuses équipes Word Tour et des coureurs classés parmi les meilleurs mondiaux. Donc, c’est sûr que je me posais des questions. Cela dit, je m’étais bien préparé, je suis parti 2 semaines dans les Pyrénées, chez des personnes qui sont devenu des amis. J’y ai retrouvé, là-bas Warren Barguil, qui préparait la Vuelta… C’était sympa de rouler avec lui, c’est un
            super mec et je suis heureux pour lui. Ce qu’il a fait sur la Vuelta, c’est très très grand, c’est très beau, et ça donne vraiment envie…"

            Ce que vous avez réalisé sur le Tour of Britain, est très bien également !

            "Il ne faut rien exagérer, je suis surtout déçu d’avoir perdu du temps mardi, lors de l’étape qui arrivait au sommet du Thumbe. J’ai été victime d’une crevaison à 13 km du bas du col, Morgan Kneisky m’a beaucoup aidé à rentrer, on a roulé à bloc durant 10km, je suis parvenu à me replacer en tête de peloton mais j’ai perdu les forces nécessaires pour finir avec les tous meilleurs sur cet incident. Je reste déçu car, sans cette péripétie, le top 10 était jouable."

            Vous finissiez tous les jours avec les meilleurs de cette épreuve, avec Bradley Wiggins, Sylvain Chavanel… ça doit faire bizarre non ?

            "Non, ce n’est pas bizarre, je dirais que c’est plutôt rassurant, je me dis que je ne suis pas si mal que ça après tout. Aborder un final sur une course d’un jour avec tous ces grands coureurs c’est réalisable, le faire sur chaque étape, je pense qu’il faut avoir un bon niveau de base. Donc, ça me rassure. Maintenant, je sais qu’il reste encore beaucoup de travail pour rivaliser avec eux. C’est sûr que d’être dans le final avec Wiggins, de regarder son jeu de jambes dans les bosses, ça tourne à la
            perfection, on n’a pas l’impression qu’il force, il monte à 100 tour/minute et derrière ça fait mal ! Ce qui me rassure, c’est qu’il s’écarte et qu’il me demande de passer. Du coup, ça doit lui piquer aussi !"

            Cette année vous avez renoué avec la victoire !

            "Oui, je suis content pour moi, pour mon équipe et mes collègues : on a un bon groupe, on s’entend tous très bien. Ils ont bien travaillé pour moi cette semaine et ils savent tous que c’est à charge de revanche. J’ai, en effet, gagné 3 fois cette saison, avec un chrono en bosse et beaucoup de podiums. Je sais que, vu de la France, ces victoires peuvent être un peu dévalorisées mais ce n’est pas le cas. Je peux vous dire qu’en Grande Bretagne ça roule très très vite. Cette semaine sur le TOB, je vous avoue que certaines étapes étaient plus abordables que les courses que nous disputons chaque semaine. D’ailleurs, vous pouvez voir le classement de la Prudential Ride London et vous verrez que dans le classement, Adam Blythe aligne 4 coureurs de World Tour dont Philippe Gilbert et que dans le classement nous sommes pas mal de coureurs d’équipes continentales à rentrer dans les 30 premiers. Cette course était vraiment dure, avec un fort dénivelé et ça a bagarré toute la journée… Blythe, j’ai été confronté à lui toute la saison, je l’ai battu régulièrement, lui aussi il m’a battu… Il signe chez Orica Green Edge l’an prochain."

             


            Et vous, Matthieu, vous avez eu des contacts cette saison pour intégrer une autre équipe ?

            "Des contacts, il en y a eu, mais il y a une chose dont je suis sûr, c’est que le staff de mon équipe, Team Raleigh, est très content de moi et qu’ils veulent que je reste la saison prochaine. Par contre, concernant un changement éventuel, je ne sais pas. En fait, je m'interroge un peu... Je ne sais pas pourquoi, en France on ne veut pas de moi. C’est sûr que je garde mon étiquette de cyclo-crossman et qu’aux yeux de certains managers ce n’est pas compatible avec la route. Mais, justement, je suis désormais un routier, je pense avoir prouvé que je ne suis pas trop mal avec 50 jours de courses dans les jambes. Je termine tous les jours dans les 15 et je finis 19 au général du TOB, j’arrive dans le peloton de tête lors du Championnat de France, sur les épreuves de Coupe de France comme La Route Adélie de Vitré et Paris-Camembert, j’arrive pour la gagne, je suis encore classé dans les 40 premiers alors que je n’ai participé qu’à 2 épreuves sur 14… Dommage que ma saison se termine, car je sais désormais que je peux « jouer » dans la même cour que les meilleurs mondiaux : après une semaine de course, j’ai encore de très bonne jambes."


             

            Il aurait fallu que Bernard Bourreau vous sélectionne dans l’équipe de France !

            "Oui, c'était le rêve ! Plus sérieusement, en France, il y a plein de bons coureurs et je sais que M. Bourreau a plus de monde sur sa liste que de places disponibles. Mais s’il a regardé le TOB à la TV cette semaine, au moins il sait que j’existe et que je ne suis pas si mauvais que ça ! Cela dit, je suis frustré par mon programme car j’ai actuellement de super jambes, mais plus de course !"

            Pour finir, Matthieu, vous allez faire quelques cyclo-cross cet hiver ?

            "Oui, pour l’entretien et la préparation hivernale pour la saison prochaine. Mon Team est en train de me monter de superbes vélos de cyclo-cross, avec freins à disque… Il faudra que je les essaye quand-même !"

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