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      • Lanarvily V: les ambitions des années 70

      • Publié le 30/12/2016
          • Voici le 5e épisode de notre belle histoire du cyclo-cross de Lanarvily. Forts du succès du Championnat de Bretagne 65, les organisateurs de Lanarvily poursuivent leur route et se font de plus en plus connaître. Evidemment, les projets ne manquent pas au début des années 70. Et à Lanarvily, on parle de plus en plus de championnat de France !
          • Lanarvily V: les ambitions des années 70
          • Notre photo: Jean-Michel et Alfred Richeux au départ à Lanarvily sous les yeux d'Abel Floc'h.

             

            Vers le championnat de France

            Dans la presse de ce mois de février 1970, la course de Lanarvily – dirigée désormais par le président Le Hir ! - prend une nouvelle envergure : pour la toute première fois, sous la plume de Fernand Cueff, c’est une page entière qui est consacré au circuit du Mingant ! Pour la cinquième fois consécutive, le Costarmoricain Alfred Richeux a dominé les débats et ses 30 concurrents. Le Lamballais est désormais sur ses terres ; n’oublions pas qu’il a remporté, sur l’autre versant de la vallée, au Drennec, le championnat de Bretagne 70 ! Mais les quelques milliers de spectateurs présents n’eurent d’yeux que pour Fernand Menez : profitant de la crevaison de Richeux, le champion local mena un moment la course, avant d’abdiquer, au grand dam de ses nombreux supporters. A noter chez les femmes, la victoire d’Annick Chapron. 

            Non !

            De cette épreuve de 1970, on retiendra surtout la petite phrase d’Alfred Richeux. Sélectionné pour le championnat du Monde de Zolder, Richeux annonça à Lanarvily qu’il déclinait la sélection offerte par Robert Oubron. Pour le Costarmoricain, pas question de faire de la figuration au mondial, mieux valait remporter une belle course Bretonne. C’est bien la preuve que les splendides années du cyclo-cross français sont révolues ! Mais annoncer ce type de décision à Lanarvily, c’était aussi reconnaître l’importance et la portée médiatique de la course Léonarde. 

            La désillusion de 1971

            L’année 1971 reste gravée dans la mémoire des valeureux organisateurs du Mingant. La semaine qui précède, ils annoncent, non sans une certaine fierté, la présence dans leur vallée de coureurs bien connus : Michel Pelchat, champion de France en 64 et 66, Walter Ricci, vice champion de France 70, James Herbain, champion de France 69 ou encore Ravaleu et Nogues ! A l’heure du départ, Jean Le Hir doit hélas se rendre à l’évidence et annoncer à la foule l’absence des ténors… Sur vingt coureurs engagés, ils ne sont que treize à s’élancer ! Pour Jean et les autres bénévoles, c’est la toute première désillusion… Il y en eut bien d’autres, hélas, au fil de ces cinquante années d’organisation ! Il n’en demeure pas moins que la course fut remportée par un extraordinaire coureur ! Au tout premier tour, Menez mène devant Jean-Michel Richeux : le duo creuse l’écart et repousse les autres concurrents à plusieurs minutes. Au quatrième tour, le champion de Bretagne sacré à Plémet attaque et lâche inexorablement Fernand Menez. Dans les toutes dernières boucles du Mingant, Richeux, éblouissant, double tous les autres coureurs… sauf  Menez ! Pour les spécialistes, il ne fait plus de doute que le Lamballais peut décrocher le titre de champion de France, la semaine suivante, dans la Haute-Vienne.

            72, avec des pros

            S’il est vrai que 1971 demeure un souvenir douloureux, 1972 marque l’entrée de Lanarvily dans la cour des grands ! Depuis déjà quelques mois, il se murmure dans les sous-bois que la Bretagne et Lanarvily pourraient accueillir le championnat de France en 1973 ! Soucieux de découvrir et reconnaître ce circuit du bout du Monde, nombreux sont les champions qui s’alignent au départ du circuit du Mingant, le 6 février 1972. Dans le rôle du grandissime favori, on retrouve bien sur le champion de France ! Face à Jean-Michel Richeux, un peloton fort de 42 éléments dont les professionnels Raymond Delisle, Désiré Letort, Jean-Pierre Danguillaume, Yves Ravaleu, Jean-Claude Daunat Régis Délépine et les Bretons Marcel Boishardy, Georges Groussard et André Foucher. Dès le départ, Richeux attaque et décroche la concurrence ! A l’issue du premier tour, il compte déjà 25 secondes d’avance sur Danguillaume. Si Richeux semble intouchable, le public venu en masse se passionne pour la lutte pour le deuxième accessit, entre Menez, Thomas et Danguillaume. Dans un état de fraîcheur étonnant, Jean-Michel Richeux enlève le quinzième cyclo-cross de Lanarvily avec  cinq minutes d’avance sur Fernand Menez, le Poulidor du Mingant ! 

            « Y’en a marre d’aller jusqu’à chez toi »

            Les années se suivent et se ressemblent : Qu’il pleuve, neige ou vente, Lanarvily reste l’incontournable rendez-vous du cyclo-cross breton mais cette réussite ne satisfait pas totalement le comité d’organisation. Seulement dix ans après la création de la course et forts du succès de leur championnat de Bretagne, quelques organisateurs dont Jean Le Hir et les jeunes Iffig Castel et Pierrot Tanguy rêvent déjà d’un championnat de France ! Tant chez quelques élus municipaux que chez les dirigeants du cyclisme breton, nos jeunes organisateurs ne rencontrent pas l’enthousiasme tant espéré. Pendant trois ans, souhaitant persuader le président du comité de Bretagne du sérieux de la candidature de Lanarvily, ils multiplient les déplacements à Quimper. En vain… Il en fallait bien plus pour décourager Jean et ses camarades ! Suite au championnat du Finistère disputé en 1972, dans les prairies et sous-bois du Drennec, Jean Le Hir, une fois n’est pas coutume, quitte le traditionnel vin d’honneur en avance et se poste à la sortie de la salle. Sur le départ, Abel Floc’h est gentiment mais fermement pris à parti : « Non, tu ne rentreras pas chez toi, y’en a marre d’aller jusqu’à chez toi à Quimper, maintenant, il nous faut une réponse. » Habitué du circuit de Lanarvily, le président du comité de Bretagne et vice-président de la fédération française est un fervent partisan du Mingant. Cette fois, pourtant, il tente de raisonner le plus célèbres des Lanarvilysiens : son petit pays et son circuit sont bien trop excentrés et la F.FC. ne donnera jamais son feu vert !

            Sans doute impressionné par Jean– effrayé ? - et sous les applaudissements de la foule, le président promet une réponse des plus rapides. Le lendemain, à l’aube, grâce à cette petite prise d’otage, Jean Le Hir obtient le soutien sans faille des grands pontes du cyclisme breton et, moins d’une semaine plus tard, Lanarvily décroche enfin son championnat national. La France du cyclisme découvre donc l’existence de ce petit village Léonard, dans le canton de Plabennec. Côté organisateurs, il faut désormais se retrousser les manches ! Bien des années plus tard, Pierrot Tanguy avoue un certain embarras: « ça fait froid dans le dos ! Pas à Jean Le Hir, bien sur,  il n’a jamais peur ! Déjà à l’époque, ce championnat n’était pas donné… Mais comme nous n’avions plus le choix, il fallait le faire ! »

            A suivre...

            Gurvan Musset

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