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Sportbreizh, pour le dynamisme du vélo breton
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          • Gurvan Musset
          • Gurvan Musset
          • Le 24/04/2017
          • Un week-end en Vélonie

          • Un  week-end en Vélonie
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            8h00, ce dimanche d'avril 2017. Nous sommes au petit-déjeuner sur les hauteurs de Theux. La neige tombe à gros flocons et, forcément, nous ne pouvons qu’avoir en tête les conditions climatiques qui ont fait de cette course une légende du cyclisme. Trente-sept années nous séparent de cette fameuse édition de Liège-Bastogne-Liège que le blaireau avait remporté dans des conditions dantesques avec plus de 9 minutes d’avance sur son second et les 19 autres courageux qui avaient terminé l’épreuve cette année-là. Mes camarades se jettent déjà dans les pronostics et c’est vrai que nous verrions bien Warren Barguil ou Cyril Gautier briller aujourd’hui. « C’est un temps pour une victoire bretonne », lance Thierry tout en tartinant son beurre Rochefort sur sa tartine de pain. 

            11h00. Après quelques achats qui nous permettront d’éviter une déshydratation certaine, les coureurs passent devant nous à Remouchamps et font route vers Bastogne où les premières difficultés les attendent. La neige vient de s’arrêter de tomber mais ce n’est qu’une courte accalmie… C’est un défilé multicolore d’imperméables et de passe-montagnes qui renforce encore plus le sentiment que l’on va avoir affaire à une course terrible sur un parcours redoutable. Redoutable, c’est justement le nom de cette bière qui rend hommage au plus célèbre monument de ce Liège-Bastogne-Liège : la côte de la Redoute. 

            C’est encore bien calme à cette heure-ci et nous escaladons – c’est bien le mot qu’il faut employer- cette montée pour déguster avec infiniment de respect notre breuvage sur la partie la plus pentue de la route, là où la déclivité dépasse les 20% ! Nous nous remémorons, sur cet endroit empli de mythes et de légendes cyclistes, notre prestation de la veille car oui, nous aussi nous avons voulu goûter à ces routes Ardennaises et à l’amertume de l’asphalte à des endroits où notre langue venait lécher le ruban tant la souffrance nous marquait… 

            Plus bas, le Fan-Club de Philippe Gilbert, le gars de Remouchamps, termine le montage de l’écran géant qui nous permettra de suivre la fin de la course une fois que les coureurs  seront passés devant nous. Après s’être restauré et réhydraté de boissons locales nommées Jupiler ou encore Elfiques, nous prenons place derrière les barrières. La tension et l’excitation commencent à monter, les bords de routes se garnissent de plus en plus. On retrouve par exemple de sympathiques espagnols venus supporter leur héros Valverde. Et bien nous, on supporte nos compatriotes bretons et on le fait savoir !

            15h30, les voitures officielles, les premiers motards gravissent la rampe.  Et c’est à ce moment précis que la neige refait son retour ! Elle vient frapper de plein fouet, avec l’aide d’un vent soufflant soudainement en tempête, le visage de ces courageux rescapés qui se présentent devant nous. On peut lire la souffrance sur leur visage et arc-boutés sur leur machine, leurs yeux ne regardent que le sommet... 20% de pente, rendez-vous compte ! Certains ont le visage décomposé, d'autres n’avancent plus ! Le brouhaha de la foule se renforce pour encourager avec infiniment de respect ces forçats du sport.

            Nous vivons à cet instant un moment incroyable, parmi ceux qui alimenteront encore la légende de la doyenne. Dépêchons-nous de descendre près du chapiteau pour assister à la fin de l’épreuve. Warren et Cyril ne gagneront pas cette fois, pas plus que Valverde. Mais ce n’est que partie remise pour nos jeunes bretons. Le chapiteau est bondé et l'ambiance merveilleuse. Philippe Gilbert n’était pas au départ cette année mais les supporters,  menés par la charmante famille Gilbert, rendent hommage à ces géants de la Route. Nous aussi, nous partageons avec eux ces moments festifs, pleins de convivialité et d’humanité.

            Tout près du chapiteau, une stèle nous remémore que la Redoute a construit le mythe de la doyenne.On peut y lire : « Ici les plus grands champions cyclistes forgèrent leur victoire dans Liège-Bastogne-Liège ». Légende, voilà bien le mot qui symbolise à lui tout seul notre week-end en Belgique et qui honore tous ces champions qui sont passés devant nous.

            Sportbreizh

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