Camors 2024 : tous les podiums n’ont pas la même saveur.

Inespérées pour certains, des lots de consolation pour d’autres, les médailles d’argent ou de bronze ont souvent un goût d’inachevé et laissent un sentiment de regret. C’est le cas pour les Bretons, Amandine Fouquenet, Maxime Vézie et Suen Le Pann.

La magie du cyclo-cross a encore opéré le week-end dernier à Camors. A défaut d’un titre, les Bretons sont montés à quatre reprises sur le podium, si l’on tient compte de l’épreuve du relais le samedi matin, à trois reprises à titre individuel. Suen Le Pann, deuxième chez les U17, Maxime Vézie, troisième chez les U19 et Amandine Fouquenet, deuxième chez les Elites femmes.

Force est de constater qu’à la lecture des réactions, ces médailles d’argent ou de bronze ne semblent pas avoir la même saveur. Suen Le Pann : « c’est exceptionnel de faire une deuxième place. Faire un top cinq, cela aurait déjà été pas mal, mais là finir deuxième, c’est super ! »
Maxime Vézie partage le même enthousiasme, à un degré moindre : « Paul (Seixas) était très fort. Je suis content de ma troisième place. Il y a forcément une déception parce que nous voulons tous gagner, et à la fin un seul porte le maillot. Mais être sur le podium avec des personnes comme Paul et Jules (Simon), je suis quand même content ».

 

« je pense que physiquement, j'étais là. »

 

Les sentiments sont différents lorsqu’on a déjà porté un maillot tricolore, comme ce fut le cas pour Amandine Fouquenet, dont le dernier titre national remonte à 2021. « Je suis déçue de cette médaille d’argent. J’étais venue pour le titre. Je suis déçue pour les spectateurs qui ont fait le déplacement. Merci de m’avoir tant encouragée, ça m’a fait plaisir ». Pas la peine de trop disserter sur le sujet.

Vient ensuite le temps des regrets, de l’analyse de la course qui n’a pas été parfaite. « Le maillot, bien sûr que j’y ai cru un moment. Lorsque je passe deux tours en compagnie de Soren (Bruyère-Joumard) bien entendu que j’y crois, mais il était plus fort », explique Suen Le Pann.

Constat similaire chez Amandine : « Je pense que physiquement j’étais là. Je n’ai vraiment rien lâché. Après ce qui m’a manqué, c’est un peu de technique. Sur ces parties techniques, Hélène (Clauzel) prenait de l’avance sur moi, puis dans le dévers et les escaliers je me rapprochais d’elle. Je suis restée à 15 secondes. Ce n’est pas grand chose. Avec un écart de 15 secondes, tout peut encore arriver. Mais dans le dernier tour, j’ai fait des fautes dans les virages puis dans les escaliers, ma roue avant a tapé et ma chaîne a sauté ».

 

« Je dois travailler le passage des planches. »

 

Maxime Vézie sait aussi qu’il n’a pas tout bien bien fait : « Sur une coupe du monde je réussis à bien passer les planches à vélo. Ici, elles ne m’inspiraient pas. Je les passais rapidement à pied, mais pas suffisamment vite. Je perdais un peu de temps à chaque fois. Je crois que je dois encore travailler cela ».
Et oui, pour décrocher un titre de champion de France, il faut faire la course parfaite. « J’ai déjà tourné la page. J’ai encore des objectifs pour la fin de la saison », évacue Amandine. Des imperfections à gommer, des erreurs à éviter pour réussir à décrocher le graal l’an prochain ? Les trois coureurs bretons seront sans doute au rendez-vous des prochains championnats de France en janvier 2025, à Pontchâteau, en terrain connu, quasiment à la maison, comme à Camors !

 

Textes et photos par Albert LE ROUX