Maxime Renault : « Quand je prends le départ d’une course, c’est pour la gagner »

A 34 ans, le plus breton des coureurs normands a renoué avec la victoire, déjà à deux reprises cette saison. Après 15 années de vélo au plus haut niveau amateur et chez les professionnels, la motivation comme la pointe de vitesse ne sont en rien émoussées.

 

Voilà deux mois que la saison 2024 a débuté et force est de constater que les N1 ne laissent pas grand-chose aux autres clubs à se mettre sous la dent. Face à cette hégémonie des coureurs des quatre N1 bretonnes sur leur terre, un seul a réussi à tirer son épingle du jeu, Maxime Renault, vainqueur du souvenir Louison Bobet le 9 mars. Le plus Breton des coureurs normands a aussi gagné le Grand Prix d’Yquelon tout près de chez lui une semaine plus tard. Il prenait encore la deuxième place de la classique Bordeaux – Saintes, comptant pour la première manche de la coupe de France des N3 le dimanche 24 mars. Sa dernière victoire remontait à octobre 2022 au Tour de Belle-Île-en-Mer.

L’an passé, il réalisait encore une douzaine de top 10 au sein du Team Bricquebec, mais décidait en 2024 de ne pas poursuivre l’aventure de la N1 avec l’équipe du Cotentin, lauréate de la coupe de France des N2 l’an passé, préférant revenir dans le club qu’il l’avait lancé lorsqu’il était encore espoir première année, le VC Avranchinais. C’était en…2009.

 

« Je me sens libéré, sans pression. »

 

Une quasi-préretraite pour le coureur de 34 ans ? Il a en effet annoncé que 2024 serait sa dernière saison. Puis il se consacrera à sa petite famille et à son principal supporter, son fiston Camille, mais son mois de mars tonitruant démontre que la préretraite pour lui est pro-active. « Je sais que c’est bientôt la fin, alors j’en profite. J’ai passé deux bonnes saisons chez Bricquebec, mais cette année, je me sens libéré sans pression, un peu comme en 2019 lorsque j’étais arrivé chez Fybolia Locminé qui était également en N3. Je suis toujours aussi motivé et quand je prends le départ d’une course, c’est pour la gagner », explique-t-il.

Le plaisir de monter sur un vélo est toujours le même pour celui qui dans la vie civile est agent du Trésor public. « J’ai sans doute un peu moins roulé cet hiver. Mais je sors deux ou trois fois par semaine en soirée. Et il y a le home-trainer quand il pleut. Avec les jours qui rallongent, le changement d’horaire, je me sens de mieux en mieux. De temps en temps, je complète mon entrainement en prenant une après-midi ».

 

« Concilier la vie de famille, le travail et le vélo. »

 

Le club du sud-Manche apprécie de pouvoir compter dans ces rangs un tel coureur, à même de remplir une mission de capitaine de route auprès des plus jeunes, mais aussi pour jouer les premiers rôles et marquer des points dans les classements de la coupe de France des N3, comme cela s’est passé à Saintes où il fit jouer son expérience. « Ce fut une course tactique avec un vent de face. A un endroit, alors qu’il y avait une bordure, il fallait être bien placé et j’étais le seul de l’équipe à être devant à ce moment-là ». Maxime Renault fut battu au sprint d’une longueur par Gauthier Navarro (Béziers Méditerranée Cyclisme), mais en prenant la deuxième place, il a rapporté 40 points précieux au VC Avranchinais qui pointe ainsi à la sixième place du classement des clubs. Et comme cette coupe ne comporte que trois épreuves avec le chrono champenois le 19 mai et le Tour d’Erdre et Gesvres (Loire-Atlantique) le 16 juin, Maxime Renault n’aura pas à partir ni trop souvent, ni trop loin pour sa dernière saison. « Ce fut aussi une de mes motivations pour revenir à Avranches et pouvoir concilier la vie de famille, le travail et le vélo ».

 

« Je n’avais tout simplement pas le niveau. »

 

Avec deux victoires, la saison 2024 est déjà réussie pour le Normand. Il raccrochera sans aucun regret, même pas celui de ne pas avoir briller dans les rangs professionnels. « Il faut se faire une raison, je n’avais tout simplement pas le niveau », analyse-t-il après une carrière de 15 ans au cours de laquelle il a vu le cyclisme évoluer. Un cyclisme devenu, selon certains, plus accidentogène, mais n’attendez pas de Maxime qu’il tombe dans le discours du c’était mieux avant. « L’autre jour en course, avec Matthieu Jeannès, nous nous disions que les jeunes freinent de plus en plus tard. Le matériel évolue. J’ai connu les freins à patins mais pour rien au monde je ne reviendrais en arrière. Les freins à disques sont bien plus efficaces. De toute façon, lorsqu’il y a des chutes, elles sont essentiellement dues à des erreurs des coureurs. Il faut peut-être faire plus de formation sur les comportements en course ». Quant à sa réflexion générale sur son sport, elle attendra encore quelques mois. Le temps de peaufiner un palmarès déjà bien riche.

Albert LE ROUX

 

La carrière de Maxime Renault en quelques dates

 

2009 : Espoir 1 au VC Avranches.

2010-2013 : Sojasun Espoir – ACNC. Principales victoires : une étape de la Mi-Août, 2^e étape du Circuit du Méné, Circuit du Morbihan, Grand Prix Gilbert Bousquet, Tour du Nivernais Morvan, 3^e du championnat de France espoir, championnat d’Ille-et-Vilaine sur route, Saint-Brieuc Agglo Tour, Paris-Connerré. Ses bons résultats lui permettent de découvrir le professionnalisme comme stagiaire au sein de l’équipe Continentale Pro Saur-Sojasun.

2014-2016 : Professionnel chez Big Mat Auber 93. Plusieurs top 10 dans des épreuves de la Coupe de France (Grand Prix la Marseillaise, Classic Loire-Atlantique, Paris-Camembert, Tour du Finistère, 11^e du Tro Bro Léon. Vainqueur du Grand Prix de Fougères).

2017-2018 : Sojasun - ACNC. Principales victoires : Route bretonne, Prix de la Saint-Laurent, Circuit des Remparts à Saint-Lô.

2019-2021 : Fybolia - Locminé. Principales victoires : Vienne Classic, Manche -Atlantique, Souvenir Louison Bobet, Ronde du Porhoët.

2022-2023 : Bricquebec Cotentin : Circuit de Matignon, Tour de Belle-Île-en-Mer.

2024 : VC Avranches. Souvenir Louison Bobet, Grand Prix d’Yquelon…