Tour de France : entre bonheur et amertume

Pourtant en cette année 2011, les Bretons l’ont mauvaise… Comme un arrière-goût d’inachevé ! Les supporters de Bretagne-Schuller se félicitent bien évidemment de la sélection des voisins de Saur-Sojasun mais ils vivent mal l’absence de leur équipe préférée.

 

Certes, les coureurs de Manu Hubert n’auraient jamais gagné le Tour de France et ils en auraient certainement « bavé » face aux ténors du cyclisme mondial. Certes, ils ont montré quelques limites à l’occasion de courses relevées… Mais n’oublions pas la jeunesse de cette formation et n’omettons surtout pas d’évoquer sa philosophie : de jeunes talents bretons ont la chance de passer professionnel et de découvrir le haut-niveau. Posons-nous la question : sans Bretagne-Schuller, un coureur comme Laurent Pichon serait-il passé pro ? Exemplaire également, l’engagement indéfectible de cette équipe dans la lutte contre le dopage via un exceptionnel suivi personnalisé de chaque coureur.

 

A la tête de cette équipe, Joël Blévin fait grise mine : « je pensais avoir digéré la non-sélection et je me rends compte que, les jours passant, je demeure extrêmement amer ! Cette absence sur les routes du Tour, je la prends comme un terrible échec personnel ! » Et le Costarmoricain de préciser : « c’est vrai que j’ai du mal à comprendre… ASO sélectionne des équipes à la réputation sulfureuse ou des formations qui comptent en leurs rangs des garçons qui ont fait la une des journaux et pas toujours pour leurs victoires. C’est vrai que nous ne sommes pas les champions du Monde mais nous portons tout de même des valeurs fondamentales, non ? »

Joël Blévin cherche aussi tout naturellement à défendre l’intérêt de ses partenaires dont la région Bretagne : « très régulièrement, notre région donne beaucoup au Tour de France ! Nos collectivités et le Conseil régional savent se mobiliser pour accueillir et financer le Tour. Je pense donc qu’il aurait été normal que l’équipe représentant la Bretagne se retrouve au départ de cette grande boucle qui laisse la part belle à l’ouest de la France. »

 

Bretagne-Schuller au départ du Tour, c’était l’assurance d’un énorme succès populaire entre le pont de Saint-Nazaire et l’entrée en Normandie. Une énorme fête en « gwenn ha du » comme nous l’avions connue au Stade de France à l’occasion de la finale de la coupe de France de football entre Guingamp et Rennes. Gageons que l’an prochain, si Bretagne-Schuller poursuit sa route à ce niveau, les organisateurs du Tour sauront ouvrir les portes de leur épreuve à la formation « made in Breizh ». Histoire d’encourager clairement tous ceux qui tentent d’apporter au cyclisme un petit peu de fraîcheur.