Alberto Contador: “Ma volonté, ma confiance en moi et le soutien du public ont fait de moi le vainqueur”

Retrouvez ci-dessous un entretien exclusif avec l'Espagnol Alberto Contador qui devrait, sauf incident de dernière minute, remporter ce dimanche à Madrid l'édition 2012 du Tour d'Espagne.

Quel est votre état d’esprit après avoir assuré votre deuxième succès dans la Vuelta après 2008 ?
C’est un soulagement. Gagner un Grand Tour est toujours difficile. Les gens ne peuvent realiser ce qu’il faut d’efforts pour gagner. Je n’ai pas toujours été à mon meilleur niveau pendant ces trois semaines de course. J’ai souffert d’être resté six mois sans compétition. Je savais que je serais le favori et l’homme à batter quand je suis venu même si j’avais le désavantage évident, par rapport à mes rivaux, de ce manque de competition. Je m’étais preparé à souffrir mais ce fut vraiment dur !

Avez-vous gagné grâce à votre volonté plus qu’à votre force? Avez-vous parfois douté d’y arriver ?
Qui sait ? Ma volonté et mon anticonformisme sont importants dans mon approche de la competition qui consiste à combattre pour gagner. Après le deuxième jour de repos, j’ai compris à quel point ce serait compliqué de m’emparer du maillot rouge mais en même temps je croyais que cela restait possible. Si je n’avais eu cette confiance en moi, je n’aurais pas attaqué à 50 kilomètres de Fuente Dé (17e étape) et je me serais contenté de la deuxième place.

Avez-vous un message pour le gens qui ne croient pas en vous ?
Je ne suis pas de ceux qui envoient des messages. Sur cette terre, vous arrivez à convaincre des gens et d’autres pas. Le seul message, peut-être, est pour les gens qui m’ont aidé et qui m’ont encouragé sur les bords de la route ou sur les réseaux sociaux. Le soutien du public m’a motivé, m’a aidé à me relever et à m’entraîner pour gagner la Vuelta

De toutes vos victoires dans les Grands Tours, “Purito” Rodriguez a-t-il été l’adversaire le plus coriace?
Non, cela a toujours été pareil dans les Grands Tours que j’ai gagnés. “Purito” était très fort. Dans nos duels sur les côtes très pentues, il a attaqué et m’a distancé mais j’ai eu autant de difficulté à gagner les Grands Tours par le passé. Je me souviens du contre la montre final du Tour de France 2007, le contre la montre en côte du Giro 2008 et toujours en 2008, dans la Vuelta, mon combat contre Leipheimer.

Et cette fois, vous n’avez pas gagné la Vuelta en montagne ?
C’est vrai. C’est une victoire différente des autres et cela donne plus de saveur encore. Dans ma carrière, je ne me souviens pas d’un moment plus intense, plus émouvant que lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée à Fuente Dé. Peut-être en Australie quand j’ai gagné l’étape du Tour Down Under en 2005, quelques mois après mon grave accident dans le Tour des Asturies...

Pourquoi semblez-vous si sérieux quand vous parlez de cyclisme ?
J’apprécie mais ce fut un mois très difficile. Je m’étais mis beaucoup de pression… Le soulagement commence à prendre le dessus. Je pense que nous avons disputé une très bonne Vuelta et que nous avons offert un spectacle qui bénéficie à notre sport. Tout ce que nous entendons est que les gens se sont passionnés pour cette course.

Après Madrid en 2012, avez-vous en tête Paris en 2013 ?
Profitons d’abord de Madrid. Pour l’an prochain, je ne connais pas mon programme. Le Tour de France est bien entendu une possibilité mais je veux prendre connaissance des autres courses afin de choisir celles qui correspond le mieux à mes caractéristiques.

Remerciements au service de presse du Tour d'Espagne