Duclos, Breton de Malaisie

Le Breton est voyageur, c’est bien connu. On a retrouvé en Malaisie Sébastien Duclos, originaire de Noyal-Pontivy et vainqueur, il y a quelques années, du Trophée Jean-Jacques Quéré et du Tour des Mauges.

Il a couru au VC Pontivy, à l’AC Lanester, à l’OC Locminé… et un beau jour de 2006, au lendemain d’une course à Crach, il prit un train pour Tours et une voiture de l’UCI pour aller travailler au Centre Mondial du Cyclisme comme adjoint de Michel Thèze sur les recommandations d’Ange Roussel. « J’étais parti pour quinze jours, ça a duré quatre ans et demi », rappelle-t-il. Affecté à l’entraînement de la sprinteuse chinoise Guo Shang, il s’est fait connaître en Asie lors des Jeux Asiatiques de Doha en 2006. Depuis, ses services sont recherchés sur le continent où le cyclisme se développe le plus.

Il a coaché la Thaïlande, menant ses cyclistes de trois médailles de bronze aux championnats asiatiques en 2010 à quatorze médailles dont trois d’or un an plus tard. Cela n’a pas manqué d’éveiller l’attention de l’équipe continentale malaisienne Terengganu créée en 2011. Sébastien Duclos en est maintenant son directeur sportif.

Au Tour de Langkawi, il est passé tout près de l’exploit qui aurait consisté à battre l’Italien Andrea Guardini, lauréat des six sprints massifs qui ont jalonné l’épreuve. Harrif Salleh est monté deux fois sur le podium, 2e et 3e d’étapes. « Ce sont de très bons résultats, d’autant qu’Harrif faisait un complexe par rapport à la super star du sprint en Malaisie, Anuar Manan, qui courait pour Terengganu l’an passé mais est monté en Pro Continental chez Champion System », explique le Morbihannais.

Le Tour de Langkawi s’est achevé dimanche dans la région de Terengganu, devant un public monstrueux, galvanisé par les progrès de son équipe locale et les offensives de leur vétéran japonais Shinichi Fukushima, bien connu en Bretagne (vainqueur au Pertre et à la Mi-Août). « Terengganu est au cyclisme malaisien ce que la Bretagne est au cyclisme français, 80 pour cent des coureurs sont d’ici », raconte Sébastien Duclos qui s’est naturellement installé dans cette partie très musulmane du pays, pratiquement la seule où l’on ne trouve pas une goutte d’alcool. Il ne rentre en Bretagne chaque année que pour Noël mais sa famille est habituée ; coureur, il passait ses hivers en Afrique. De 1997 à 2006, il a disputé les Tours du Cameroun, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Niger, du Burkina Faso, du Sénégal, de Madagascar, de Tunisie… Voyageur, on ne se refait pas.

Texte, Jean-François Quenet et photos de Dominique Fatin