Elise Delzenne "c'est magique !"

Pour la deuxième année de suite, c’est une Nordiste qui est devenue championne de France sur route. Un an après Marion Rousse à Saint-Amand-les-Eaux, c’est au tour d'Elise Delzenne de remporter le titre national des élites dames à Lannilis.

Ingénieur responsable qualité dans une blanchisserie à Soissons, la Nordiste de la Pédale Madelenoise a créé la sensation ce samedi midi à Lannilis : qui attendait cette inconnue sur la plus haute marche du podium ? Retrouvez ci-dessous la réaction de la nouvelle championne de France

 Elise, qui avez vous craint le plus dans le final

« Je me méfiais surtout de Pauline en cas d’arrivée au sprint. J’ai beaucoup roulé en début de course pour rentrer et j’ai laissé pas mal de cartouche. J’ai vu que les filles étaient pas mal fatiguées et je me suis dit que si ça arrivait au sprint, j’avais une chance de podium. »

Quelle saveur à ce titre pour vous ?

« Je suis contente car ce titre à une saveur particulière pour moi. Je travaille à côté du vélo et pour moi il n’y a pas de mauvais métier. C’est difficile de faire des entraînements à côté et cela prouve que j’ai réussi dans mes études et dans le sport en devenant championne de France . J’ai atteint tout mes objectifs et c’est magique. »

Racontez-nous votre parcours ?

« J’ai arrêté 4 ans pour poursuivre mes études mais après le vélo m’a manquée et j’étais très motivée aujourd’hui. J’ai donc été voir mon entraîneur et je lui ai demandé si j’allais pouvoir revenir à mon meilleur niveau. Je suis donc retournée à l’entraînement et il m’a dit que je n’avais pas trop perdu. Je me suis entraînée pendant plusieurs mois et j’ai repris la piste. Au début, j’étais moyennement placé sur la piste puis j’ai repris les compétitions sur route en Belgique et au bout de 3 mois, j’ai eu quelques bons résultats. Je savais que j’avais mes chances. J’ai 24 ans j’ai mon diplôme et le vélo, pour moi, reste une passion»

Comment voyez-vous maintenant votre avenir national et international ?

« Cela s’annonce compliqué. J’aimerais bien aller aux championnats du Monde, j’ai mes chances pour y aller mais je suis quand même ingénieur responsable qualité. Je n’ai presque plus de congés... Je voulais faire le Tour de Bretagne mais je ne le ferai pas tout comme je voulais faire le France piste à Hyères ou les championnats du Monde en Italie. Bien sur, si je prends des congés sans soldes je ne vais rien gagner et j’aime bien mon boulot. Et il faut être réaliste : le vélo ça ne paye pas… C’est bien beau, j’ai de la chance, je suis championne, j’ai un beau maillot et un bon boulot mais je ne suis pas pro. Maintenant, disputer le championnat du Monde pourquoi pas il faudra que j’en discute avec mon employeur. S’il veut me libérer pourquoi pas sinon tant pis. C’est sûr que j’aimerais bien ne faire que du vélo mais après il n’y a pas beaucoup d’équipes qui payent.»

Sur la coupe de France dont la finale aura lieu dimanche prochain vous êtes également bien placée

« Je ne suis pas loin c’est vrai mais le problème c’est que maintenant on ne me laissera pas partir comme ça. Je pense que je vais avoir maintenant une pancarte énorme. »

Qu’allez vous faire ce soir pour fêter ce titre de champion de France ?

« La fête et boire du champagne ! Après je vais disputer la finale de la coupe de France à Loudun et après je vais couper un peu car je suis fatiguée »

Et comment allez-vous être accueillie dimanche matin dans votre blanchisserie ?

« Ils vont être super content c’est sur. Ils sont très compréhensifs et me soutiennent. Le vendredi, ils me demandent où je vais courir et le lundi ils me demandent mes résultats. Ils vont être super contents ! »