Emmanuel Hubert : '"Dans l'oreillette je lui ai dit: "Tout de suite, tout de suite." "

Le directeur sportif de Bretagne-Schuller a suivi les derniers tours au bord du circuit, transmetteur à la main. Après l'arrivée, les yeux embués, il a répondu à la presse.

 

''C'est une grande émotion pour moi. On tournait autour depuis un bout de temps donc c'est mérité pour Florian et pour l'équipe. Le constat est peut-être un peu facile mais, quand j'ai vu attaquer Florian dans le dernier tour, j'ai pensé que c'était un poil trop tôt. J'étais positionné 400 mètres avant la ligne d'arrivée. Je savais que s'il prenait deux ou trois longueurs à la sortie du dernier virage à gauche (ndlr: en haut de Stang Bihan), il avait de grandes chances de s'imposer. Je communiquais avec lui par oreillette, comme quoi ça sert, et je lui ai dit « Tout de suite, tout de suite ! ». Il a fait un trou de 20 mètres. Derrière, Duque a marqué un temps d'arrêt avant de lancer son sprint mais c'était trop tard. Tant mieux pour nous.

Le cyclisme se gagne toujours avec le collectif. Même le Tour de France ne se gagne pas seul. Gaël (ndlr: Malacarne) a réalisé un gros travail de sape à l'entrée du circuit. Ensuite, énorme travail de Gonzalo qui a été un équipier modèle car je pense qu'il avait les jambes pour gagner. Mais il s'est dévoué dans les deux derniers tours pour fatiguer nos adversaires. Et ça a profité à Florian. C'est toujours facile de tirer des conclusions après la course mais rien n'était joué d'avance même avec quatre coureurs à l'avant.

Etant en surnombre dans ce groupe de tête, il fallait assumer. En cyclisme, il est obligatoire d'essayer de se jouer de ses adversaires quand on est en supériorité numérique. Et ce, malgré le risque que nos coureurs ''explosent'' à un moment donné.

Ce succès ne change rien pour nous par rapport au Tro Bro Leon, dimanche. Florian Vachon double. L'objectif reste de gagner les deux épreuves du week-end. On a fait 50% du travail. Les coureurs seront beaucoup plus libérés demain. Si on n'avait pas gagné aujourd'hui, ils se seraient mis une pression pour le Tro Bro. Moi-même je leur aurais sans doute mis de la pression sur les épaules, involontairement, car ce n'est pas mon genre. J'ai hyper confiance en les gars qui nous rejoindront dimanche à savoir Jean-Luc Delpech, Stéphane Bonsergent et Lilian Jégou. Quant à Florian, il sera sans doute un peu plus marqué et il aura un petit grief dans les jambes.''