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Sportbreizh, pour le dynamisme du vélo breton
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      • Enfin libre !

      • Publié le 05/03/2013
          • Il y a un peu plus de trois ans, Reon Nolan sortait de prison. Aujourd'hui, il se bat sur son vélo pour s'évader du peloton, se défaire de son passé et gagner, plus que des courses, son honneur d'homme. Le cyclisme l'a sauvé.
          • Enfin libre !
          • A 31 ans, le Néo-Zélandais de l'équipe amateur Scotty Browns Vision Systems a donc remporté une sorte de victoire en terminant sa première épreuve UCI, la New Zealand Cycle Classic.
             
            A sa grande surprise, le peloton lui a ouvert les bras. « Quand j’ai commencé le vélo il y a trois ans, les coureurs m’ont très bien accepté, rappelle-t-il. Ils m’ont appris les fondamentaux de l’entraînement et les fondamentaux d’une vie normale : comment contrôler ses émotions, dire les choses, les laisser sortir et ne pas les garder pour soi… Quand ces gens t’invitent chez eux ou au restaurant, tu parles d’égal à égal. Je ne suis plus le gars bizarre d’autrefois ».
             
            Aux premiers cyclistes qu’il a rencontrés, Reon dit sa reconnaissance : « La manière dont ces gens se sont comportés avec moi m’a aidé à aimer ce sport encore plus. Ils m’ont accueilli et traité comme une personne normale, alors qu’ils connaissaient mon passé. »
             
            Le passé en question s'abîme en cambriolages, drogue, alcool et peines de prison. A seize ans, Reon cumule déjà plus de cent délits. Avant de se trouver une petite famille dans le cyclisme, la sienne a fini en charpie. Son père est assassiné quand il a l'âge de onze ans. C'est à cet instant que s'ouvre une longue cicatrice.
             
            Au bout de la plaie, Reon découvre le cyclisme grâce à la Fondation Salisbury Street, qui travaille à la réinsertion des détenus dans la région de Christchurch. Il participe d’abord à une balade caritative de 480 kilomètres puis il prend goût aux sorties en mountain bike.
             
            « J’aime la sensation qui consiste à pousser son corps jusqu’à ses limites, dit-il. Monter et descendre des bosses par une journée chaude me donne un sentiment de bien-être – et s’il pleut, c’est encore mieux. Le cyclisme me donne de la confiance. C’est aussi la première fois que je fais quelque chose de sain dans ma vie ».
             
            Il faut ensuite s'accrocher. A soi-même et à la roue des autres, par exemple celle des cyclistes les plus aguerris des "Tuesday's World Champion rides". Reon s'effraie de ne pas tenir la cadence des vieux cyclosportifs : « Je pensais que j’étais costaud, vu mon passé… Mais je n’ai pas pu rester avec eux ». Reon décide alors de se couler dans une vie bien réglée de coureur, avec entraînements et nutrition adaptés.
             
            En 2011, il gagne sa première compétition amateur. Sa voix se charge d'émotion quand il y repense : « Je n’avais jamais imaginé qu’il était possible ne serait-ce que d’aller dans une échappée. Sincèrement, le jour où j’ai gagné, je me suis mis à pleurer. Franchir la ligne d’arrivée devant tous ces gars qui voulaient gagner et que je respectais, est la chose dont je suis le plus fier de toute ma vie. C’était un tel aboutissement ! Je faisais partie de ce monde. »
             
            C'est un premier bouquet de Cadet ou de Junior qu'il cueille à près de trente ans, mais le parfum est d'autant plus entêtant. Comme tout coureur adolescent, Reon progresse jusqu'à se lancer dans une belle odyssée : la New Zealand Cycle Classic, la plus grande compétition du pays et seule épreuve par étapes de l'UCI Oceania Tour.
             
            C'était fin janvier 2013 et il avait « pas mal peur » sur la ligne de départ, face aux équipes Continentales australiennes. Il termine 59e, à 39'12" du vainqueur, Nathan Earle (Huon Salmon-Genesys Wealth Advisers).
             
            Une nouvelle fois il a réussi à s'accrocher dans les roues et même un peu mieux. Il s'est retrouvé emporté dans ce peloton qui abolit passé et futur pour se nourrir seulement d'un présent à cinquante kilomètre-heure. Voilà conquis son brevet d'homme tranquille et ses derniers galons de coureur cycliste. Il sourit : « C’était sympa pour moi d’être là et de regarder autour de moi, d’aider mes coéquipiers, de leur porter des bidons et de les remonter en tête de paquet. Un jour, j’ai abrité toute l’équipe avec un vent de travers. C’était une super sensation ! »
             
            Sa participation à la New Zealand Cycle Classic constitue la deuxième belle victoire de son palmarès après l'inoubliable première. « Ca a changé ma vie et la façon dont je conçois le cyclisme », explique Reon.
             
            « Dans ma vie d’aujourd’hui, j’ai des objectifs et de la volonté, poursuit-il. J’essaie de trouver chaque jour cette sensation de la victoire. » L'ambition est un chemin, pas une fin en soi : « Il se pourrait que je ne gagne plus jamais de course mais si je peux aider mes coéquipiers, ce serait comme si je gagnais et je me sentirais vraiment heureux. »
             
            Reon espère disputer bientôt des épreuves en Australie et en Belgique, avec ses copains de la Scotty Browns Vision Systems, dirigée par le marchand de cycles Scotty Browns.
             
            Il travaille trois heures par semaine à la Fondation Salisbury Street. Il se dit « cycliste à 100% » et jusqu'à la fin de ses jours. Rares sont les coureurs qui savourent comme lui chaque détails de cette vie sur deux roues, ces fragments de bonheur pourtant cent fois répétés.
             
            Au détour d'une halte dans un café, Reon peut parler de sa vie d'avant. Il remonte ensuite sur son vélo et gonfle ses poumons à l'iode de la péninsule de Banks.
             
            Il médite : « J’ai toujours ce sentiment que j’ai gâché les premières années de ma vie et je suis triste quand je repense à tous les gens à qui j’ai fait du mal. C’est ce sentiment qui me guide pour me lever chaque matin, pour monter sur mon vélo et pour ne jamais retourner vers là d’où je viens ».
             
            Source Service Communication UCI www.uci.ch
             
            Photo: Reon Nolan (credit: Bruce Wilson Photography)
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