Grand Prix de Denain : Arnaud Démare « ça fait du bien ! »

Ce premier succès, vous le vivez comme un soulagement ou comme la conclusion d’une belle période ?

 

C’est complètement ça. J’ai eu un programme avec beaucoup de courses difficiles dans lesquelles il n’était pas simple de s’imposer. Et quand j’ai été en position de gagner, j’ai manqué de réussite ou de chance. Aujourd’hui, je ressentais encore la fatigue de Paris-Roubaix et cette victoire me fait vraiment du bien.

 

Comment s’est déroulée l’approche du sprint ?

 

Nous, on a plutôt bien contrôlé l’échappée et Europcar a emmené très fort sur le final. On s’est retrouvé un peu mal embarqué dans le sprint, ce n’était pas évident, mais William Bonnet m’a parfaitement replacé. Bryan (Coquard) a vraiment lancé très vite mais j’ai pu le sauter sur la ligne. C’est une belle satisfaction.

 

Quand on voit la photo de l’arrivée, on peut se dire que le sprint français vit plutôt de belles heures, non ?

 

Il y a toujours eu de bons sprinteurs en France mais c’est vrai qu’on incarne une jeune et belle génération. Tant mieux pour nous. Ce niveau et cette rivalité, ça doit nous permettre de progresser. Il y a une émulation positive qui doit profiter à Bryan, Nacer ou moi quand il faudra aller se frotter au plus haut-niveau mondial .

 

Durant cette période sans victoire, avez-vous douté ?

 

Ce n’était pas toujours évident à gérer. Je ne vis que ma deuxième année chez les professionnels et j’ai enchaîné Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo et les flandriennes jusqu’à Roubaix  alors que l’an dernier, je n’avais participé qu’à Gand-Wevelgem. C’était une expérience nécessaire pour préparer l’avenir et espérer des résultats dans deux ou trois ans.

 

Etait-ce important pour vous de montrer que vous êtes aussi plus qu’un sprinteur ?

 

Je pense que les classiques pavées, c’est un terrain qui me convient. J’ai beaucoup appris durant cette campagne mais il est important de ne pas trop s’éloigner de son registre. A Denain, je n’ai disputé que mon quatrième sprint cette saison, c’est peu, et ça explique pourquoi je suis aussi très heureux de l’avoir emporté.

 

Cinq jours après avoir démontré beaucoup de caractère pour boucler votre premier Paris-Roubaix ?

 

C’est clair que c’était vraiment dur. J’ai crevé d’entrée de jeu, sur le premier secteur pavé et après, j’ai tout fait dans la file des voitures. Je ne parviens pas à me replacer avant la tranchée d’Arenberg et là, c’est vraiment la galère. Mais bon, en me relevant dans les cinquante derniers kilomètres, je ne termine qu’à 13 minutes, ça veut aussi dire qu’à un moment, devant, ils ont eu besoin de souffler aussi.

 

Vous bouclez donc sur une bonne note votre première partie de saison ?

 

Cette victoire tombe bien, en effet. Je vais couper avec six jours sans vélo et je reprendrai la compétition aux 4 Jours de Dunkerque (1-5 mai), une belle épreuve pour une reprise. J’enchaînerai ensuite avec le Tour de Picardie (10-12 mai) sur des routes que je connais bien .

 

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Ils ont dit aussi :

 

Bryan Coquard (Europcar, 2e): "C'est toujours une déception de ne pas gagner mais pour le reste, c'est très positif. L'équipe a pris les choses en main dans le final mais je me suis retrouvé contraint de lancer le sprint un peu tôt. Aux 300 mètres, Sébastien Chavanel qui avait beaucoup donné était en bout de course, je sentais que ça remontait sur les côtés et j'ai préféré démarrer. Après, on se retrouve à trois sur la même ligne mais il n'y a rien à regretter. On voit que le sprint français se porte bien, ça fait plaisir. Arnaud et Nacer ont déjà gagné au niveau World Tour face aux meilleurs spécialistes, ça m'encourage. Je vais me reposer puis participer au Tour de Turquie (21-28 avril), toujours dans cette optique de prendre de l'expérience, de me constituer un bon bagage pour l'avenir".

 

Benoît Drujon (BigMat-Auber 93, 4e) : « Je suis content, j’ai enfin pu faire un sprint cette saison. J’ai été blessé au genou en début de saison et je me suis relancé au Circuit de la Sarthe où j’ai fait des « placettes » (10e et 14e). J’étais très motivé aujourd’hui comme mes équipiers mais il y a eu une grosse chute dans le sprint et j’ai trois équipiers qui sont tombés ! Mon frère Mathieu, Fabien Bacquet et Romain Bacon dont ce soit être la septième chute en 2013. Heureusement, il n’y a rien de cassé… Je me suis bien placé dans les 4 derniers kilomètres avec mon frère juste derrière moi avant que je n’entende le bruit de la gamelle. J’ai lancé mon sprint à 250 mètres de la ligne d’arrivée et Arnaud Démare a produit le sien quand je suis arrivé à sa hauteur. Il a m’a pris un vélo et je n’ai pas pu combler. Les trois premiers finissent sur la même ligne dans un  sprint où on roulait à 70 km/h. C’était impressionnant ! »

 

Source : http://sportmedia.pmu.fr/