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      • Lanarvily II : 1958, la première course

      • Publié le 27/12/2016
          • Nous avons entamé ce lundi une grande série sur l'histoire du cyclo-cross de Lanarvily. Après le premier épisode consacré à Jean le Hir, voici le récit de la première édition de la course du Mingant. C’est à la fin de l’année 1957 que naquit dans certains esprits l’idée de créer à Lanarvily un cyclo-cross, histoire sans doute d’ajouter à la traditionnelle kermesse une animation à la mode !
          • Lanarvily II : 1958, la première course
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            Du Léon à Belle-Isle en terre, l’hiver venu, on pouvait observer un drôle d’équipage chevauchant une splendide Monet-Goyon : Aux commandes, Jean Le Hir et à l’arrière Iffig Chopin, en bon mécanicien dévoué, et le vélo ! A moto ou, par la suite, au volant de la deux-chevaux camionnette, au fil des déplacements dominicaux, les deux licenciés du VS Plabennec combinent rapidement ce projet de course et entendent d’ailleurs le mettre à exécution au plus tôt ! Ils soumettent leur idée aux organisateurs de la traditionnelle kermesse qui permettait de récolter des fonds, pour assurer le fonctionnement de l’école des religieuses. Quelques dirigeants du cyclisme tentent, mais en vain, de freiner leurs ardeurs : Iffig Chopin, Jean Le Hir, l’entrepreneur-coureur-organisateur et Perig Lagadec, Maire, ne sont pas hommes à perdre leur temps ! Seule concession, patienter une quinzaine de jours pour déclarer officiellement leur épreuve. La Kermesse est donc repoussée et, en 1958, Lanarvily, peut s’enorgueillir de posséder son cyclo-cross, aux côtés du casse pot de la « red ar c’hillog » – la course au coq. 

            Le dimanche qui précède la première édition, Jean affiche une condition irréprochable : le cascadeur de la vallée du Mingant efface les obstacles et autres caniveaux ; il remporte facilement l’épreuve de Brest - Saint Marc. Mais ce n’est pas sans appréhension qu’il aborde le tout premier cyclo-cross de Lanarvily : le stress de l’organisateur se combine à celui du coureur qui souhaite triompher sur ses terres. Il serait tout à fait exagéré d’écrire que la Bretagne toute entière attend l’événement avec impatience ! Le samedi qui précède la course, la presse fait ses titres sur le déplacement périlleux de l’AS Brestoise à Nantes, pour le compte du championnat de France amateur. Pas un seul mot sur Lanarvily…

            En ce dimanche 9 février 1958, c’est une grande journée de festivités qui est proposé à Lanarvily. En début d’après-midi, à Kerdoulloc, un match de football oppose les lanarvilysiens aux jeunes ruraux du quartier du Leuhan, en Plabennec. Place ensuite au cross-country qui voit s’exercer la domination de solides voisins de Loc-Brévalaire, les frères Loaëc. La terrible course au coq, le tir à la corde et la course des amoureux n’échappent pas non plus à la famille Loaëc ! Place ensuite au clou de l’après-midi avec la toute première édition du cyclo-cross du Mingant. Le public, venu en nombre, admire ces cyclistes qui délaissent les routes carrossables pour se « plonger » dans la boue ! Comme d’habitude, il se place dans les endroits stratégiques, là où certains coursiers moins expérimentés se retrouvent à terre ! Le circuit, sans être plus long qu’aujourd’hui était bien plus exigeant : De Lanarvily au Drennec, une succession de côtes, de descentes et l’Aber-Wrach à franchir à deux reprises. De plus, la course ne se joue pas en une seule et même heure et les réjouissances durent bien plus longtemps ! 

            Seuls treize coursiers se sont inscrits et l’on note la présence de champions bien connus dans le nord-Finistère. Par contre, les grands spécialistes comme le Briochin Fernand Laporte n’ont pas fait le déplacement. Le plâtrier – carreleur, champion de Bretagne en titre, a préféré s’aligner au départ de l’épreuve de Pommerit-Jaudy. Pour le plus grand bonheur de Jean Le Hir… Dès le premier tour, Le Hir et Plouzen s’échappent et creusent l’écart. A mi-course, Jean caracole en tête mais certains spectateurs lui annoncent le retour en solitaire et à l’énergie, du léonard Jean-Yves Plouzen. Le Hir l’attend et, à trois tours de l’arrivée, la victoire ne peut plus échapper au duo. Jean tente de négocier la victoire avec ce redoutable sprinteur… En échange de la première place à Lanarvily, il s’engage à favoriser le succès de son compagnon d’échappée, le dimanche suivant, sur les terres de Plouzen. Le coureur de l’AC Léonarde ne répond pas, porte une attaque dans le dernier chemin creux. Vexé et poussé par son public, Le Hir résiste. Les yeux levé vers le ciel, il se plait aujourd’hui encore à raconter ce dernier tour : « J’ai demandé l’aide de toutes les étoiles et j’ai mis une mine dans la côte du Mingant ». Sur la ligne d’arrivée actuelle, Jean Le Hir lève les bras et inaugure le palmarès de la course. Il triomphe également une semaine plus tard, à Plouesnan, chez Plouzen ! Pas de cadeau… Quelques jours plus tard, dans un article des plus modestes diffusés en pages locales, le correspondant du Télégramme évoque le succès de la course : « Des grappes humaines s’étaient données rendez-vous » et il vante ensuite l’organisation irréprochable du VS Plabennec. 

            Gurvan Musset

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