Matthieu Boulo entre envie et amertume

Alors qu'on le voit de plus en plus en tête de course, Matthieu Boulo achève sa préparation pour les championnats de France : il attend la course de dimanche avec beaucoup d'impatience. Le spécialiste de cyclo-cross revient également sur sa décision de se consacrer désormais à la route.

Matthieu, comment abordez-vous ce championnat de France ?

« Cette année, je ne ferai que la route avec l’objectif de faire le mieux possible. Il y a un ribin donc cela devrait me convenir. Je n’ai pas été reconnaître le circuit pour ne pas me mettre de pression supplémentaire car on en aura assez les trois jours qui précèdent le championnat. On aura le public derrière nous dimanche donc ça devrait être top. »

Vous avez annoncé il y a quelques semaines votre choix de stopper le cyclo-cross. Est-ce une décision ferme et définitive ?

« Oui c’est sur. On va dire au niveau international c’est certain. Au niveau national, je ne sais pas encore et peut-être qu’au niveau régional afin de ne pas trop perdre mais rien n’est encore décidé »

Qu’est ce qui explique votre décision ?

« Le choix financier, il n’y a pas de secret. L’équipe ne m’aide pas, la fédération ne nous aide pas. Qui arrive vraiment à vivre du cyclo-cross mis à part Francis Mourey ? Les autres survivent. »

Le cyclo-cross est-il en danger si ses meilleurs spécialistes arrêtent ?

« Cela fait déjà deux ou trois ans que ça se passe avec Steve Chainel, John Gadret ou Aurélien Duval qui ont pris la décision de se consacrer plus à la route qu’au cyclo-cross. A la fédération, on ne s’affole pas et pourtant c’est leur problème. C’est bien d’aider les jeunes mais dans cette discipline lorsque l’on passe chez les élites, on n’a plus rien. C’est un peu triste. »