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      • Menthéour à l'heure du bilan ?

      • Publié le 01/12/2015
          • Paul-Mikaël Menthéour, après un passage dans la formation professionnelle Veranclassic Ekoi, s'est finalement engagé pour 2016 avec le Team Fybolia Locminé Auto. Tout va très vite avec Paul-Mikaël... Car même s'il se donne encore des objectifs et des ambitions, il dresse déjà un bilan de sa carrière qui pourrait bien prendre fin dans un an. C'est clair, le jeune homme attachant, fils de Pierre-Henri et neveu d'Erwan, admet de grosses erreurs mais revendique aussi un parcours des plus riches.
          • Menthéour à l'heure du bilan ?
          • Notre photo : PMM à La Mézière (Photo de Sébastien Delaunay)

             

            Paul, votre objectif personnel en 2015 était-il de passer pro ?

            "Selon moi, tout coureur cycliste de haut niveau y pense. Sans en faire un objectif, on a ça dans un coin de notre tête un jour ou l'autre… Mon objectif principal, quand je débute une nouvelle saison, c'est de gagner des courses et prendre plaisir. Je suis un amoureux du vélo, avec tout ce que cela comporte. La souffrance, la joie, le doute, la difficulté."

            Racontez-nous ce passage de quelques mois chez les pros.

            "J'ai envoyé un CV à plusieurs formations continentales. Le Manager de Veranclassic m'a appelé, et m'a proposé d'intégrer son équipe. J'ai accepté, c'était pour moi une belle aventure. Mais je savais que ce serait « compliqué ». Je suis content d'avoir pu faire ces quelques mois chez eux sans être obligé de m'y engager une saison entière. Les déplacements, les frais, la fatigue, être loin de ceux que j'aime, tous ces éléments ont fait que je savais que je n'y resterai pas à moins d'avoir un bon salaire.

            Je ne suis pas prêt à tout pour rester professionnel. Le Manager de Veranclassic m'a clairement fait savoir qu'il voulait me garder pour 2016. Mais les conditions ne me convenaient pas. J'aurais eu 19 ans, j'aurais foncé les yeux fermés. Mais à 26 ans, on a besoin de garanties et de contreparties avant de se lancer dans une carrière pro qui demande beaucoup de sacrifices. C'est donc moi qui ai mis un terme à notre collaboration, mais sans frustration : j'ai quand même vécu de belles choses pendant ces quelques mois. C'était super !

            Si j'avais été en pleine possession de mes moyens, ça aurait été encore mieux ! Mais c'est comme ça, les pépins physiques font partie du jeu. Ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir passer pro, et cela donne une certaine crédibilité à tous les sacrifices que je fais depuis 3 ans.

            Le rebond à Locminé, c'est un tremplin pour repasser pro ?

            "En fait, il était question que j'arrête le vélo. Mais ayant été en contact avec 2 DN1, une DN2 et Fybolia, qui est en DN3, j'ai finalement été séduit par le projet de Locminé, auquel je crois. Je suis heureux de pouvoir contribuer à leur progression. C'est structuré, chacun a un rôle. C'est très important, pour la réussite sportive des coureurs, qu'ils n'aient qu'une seule chose à penser : pédaler. Le staff de Locminé l'a compris, pour moi c'est important.

            Repasser pro ? Pourquoi pas, si j'ai une proposition avec une belle équipe, qui voit le vélo comme je l'imagine, avec des conditions correctes... Vu de l'extérieur, on ne se rend pas toujours compte de la réalité du monde des pros. En 3 mois je n'ai pas eu le temps de tout voir, mais j'ai pu échanger avec beaucoup de coureurs, en pro tour et en continentale. Certains sont dans des conditions idéales pour faire du vélo, mais d'autres sont au bout du rouleau. Quasiment tous les week-ends, on leur dit : « tu roules pendant 130 km, et si tu as bien fait le boulot, tu bâches ».

            Cette frustration se tranforme en mal-être pour ces gars. Ils se retrouvent aussi à devoir courir dans des conditions vraiment trop justes par rapport à d'autres coureurs : 5 à 6 heures de voiture la veille d'une course, pas de massage en arrivant, tandis que des coureurs d'autres formations sont là depuis 5 jours, et ont fait le trajet en avion jusqu'à l'hôtel, où ils ont plusieurs personnes à leurs soins. Alors repasser pro oui, mais au sein d'une équipe permettant de faire ce métier correctement."

            Après cette expérience, vous sentez-vous vraiment prêt pour faire une carrière pro ?

            "J'ai été agréablement surpris. En forme, il est vraiment possible d'y faire de belles choses, tout au mois en classe 1.1. sur les manches de Coupe de France par exemple. En Pro Tour c'est autre chose. Pendant un mois et demi je n'ai pas pu m'entraîner, j'avais mal au genou. Je courais sans m'entraîner, pour solliciter le moins possible mon articulation. J'ai quand même réussi à faire une place de 7 et une place de 14. J'aurais aimé voir ce que cela aurait donné avec de l'entraînement, sans chute, et sans problème d'articulation… 

            Mentalement je suis prêt, je n'ai peur de rien. Depuis un an, je cours comme il faut, tout ce que je fais est calculé, j'observe tout. J'ai les pieds sur terre et je suis droit dans mes bottes. Physiquement aussi, je pense. C'est ce que j'ai ressenti pendant ces 3 mois. Il n'est pas nécessaire d'être très doué pour faire un bon pro. C'est le mental qui joue. Pour moi, pas besoin d'être champion pour faire carrière."

            Quels sont vos atouts aujourd'hui pour réintégrer une formation pro ? Et les points à travailler ?

            "Je suis très polyvalent, et chez les pros, c'est un handicap. L'idéal, c'est d'être un spécialiste dans un domaine: chrono, sprint ou montagne. Je pourrais être un bon équipier, ou un bon coureur sur les courses à étapes, je pense. Mais avec le temps, j'ai remarqué que j'ai une grosse qualité : sur 200 km, je garde le même niveau, je ne coince pas. J'ai la même force du début à la fin, tandis que beaucoup vont plier après 160 ou 180 km.

            J'ai été surpris sur ma 1ère course pro en Belgique. On était 230 au départ, avec les Wanty, Bora Argon, Lotto Soudal, Quick Step, Wallonie Bruxelles... C'était la guerre dès le départ, et au bout de 150 km nous n'étions plus que 60 dans le peloton, et j'étais de mieux en mieux. Des mecs qu'habituellement je vois à la télé lâchaient prise du peloton en grimaçant. C'est incroyable de vivre ça. Malheureusement je suis tombé sur le secteur pavé… Mais j'ai pris beaucoup plaisir ce jour-là.

            Mon axe de travail, c'est d'aller au charbon, faire des grosses courses pour devenir de plus en plus fort. Faire du volume, des courses longues et dures. Faire des saisons longues et riches en nombre de kilomètres. Je pense déjà aux classiques pour 2016. Je vais aborder ma saison différemment. Si je ne repasse pas pro, cette année devrait être ma dernière saison à haut niveau. J'ai de nombreux projets mis en « stand-by » à cause du vélo. Je pense avoir beaucoup de chance.

            Après ma blessure et un long break de 2009 à 2013, je ne pensais qu'à une seule chose : refaire ne serait-ce que deux heures de vélo à l'entraînement… Finalement, la douleur est partie et j'ai pu faire une saison en 3ème catégorie, un an et demi en première catégorie, et trois mois chez les pros. J'ai fait des erreurs mais aujourd'hui je suis fier de ce parcours complètement atypique. Beaucoup de gens m'ont donné une seconde chance, le public aussi, c'est ce qui compte pour moi. Tous les ingrédients sont réunis pour réaliser une très grosse saison 2016."

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