Paris-Roubaix : Et de quatre pour Tom Boonen !

Dimanche, Tom Boonen a remporté son quatrième Paris-Roubaix (2005, 2008, 2009, 2012) après avoir attaqué dans les 50 derniers kilomètres. Il a su résister à ses adversaires jusqu'au mythique vélodrome, où il s'est imposé avec plus d'une minute d'avance.

Le belge, membre de l'équipe Omega Pharma – Quick-Step, réalise par la même occasion un deuxième « doublé ». Il est le seul coureur de l'histoire à s'être adjugé, deux fois le doublé Tour des Flandres / Paris-Roubaix durant la même saison. Il est également le seul à avoir remporté les 4 classiques de rang. Tom Boonen nous livre ses impressions sur sa course.

 

«  À vrai dire, je n'ai jamais vraiment pensé à ces records ou à toutes ces victoires », a déclaré Boonen.
« J'ai vraiment travaillé dur pour être à mon plus haut niveau ces deux ou trois dernières semaines. J'étais déjà très heureux d'avoir atteint ce niveau-là et je n'ai pas eu une seule grosse chute jusqu'à présent. Quand j'ai gagné le GP E3, je savais que j'allais être en forme pour les autres classiques. Quand j'y pense, ces deux ou trois dernières semaines ont été incroyables. C'est mon 2e doublé, et je me rends compte seulement maintenant que je suis le seul à avoir fait ça. Je réalise que je suis peut-être être le meilleur cycliste à rouler sur ces routes pavées. C'est assez spécial comme sentiment, je pense que j'ai besoin de temps. Et ma carrière n'est pas encore terminée. »

 

Hier, Tom Boonen a su tenir à distance un puissant groupe de poursuivants composé d'Alessandro Ballan (BMC Racing Team), de Turgot (Europcar), de Lars Boom (Rabobank), et de Mathieu Ladagnous (FDJ-Big Mat), ce dernier ayant crevé à 13 km de l'arrivée.

«  Je n'étais pas vraiment en train de penser à la victoire ou à faire un quelconque exploit », a affirmé le coureur belge « Je me battais contre moi-même. Je prenais la course étape par étape, pavé par pavé, kilomètre par kilomètre. Je pense que si on commence à se poser des questions à 57 km de l'arrivée (là où j'ai attaqué), il est presque impossible d'arriver au bout pour la gagne. Tout est dans la tête. Au début quand l'écart était de 30 secondes, j'ai tenté de l'augmenter seconde par seconde ! J'ai essayé de ne pas le pousser tout de suite à une minute, pour ne pas trop me forcer. Il était préférable d'économiser mes forces et de les garder pour les 50 km qui m'attendaient. Je pense que c'était la meilleure solution. »

 

Nicki Terpstra, coéquipier de Tom Boonen, a lui aussi attaqué en même temps à 56km de l'arrivée pour finalement se relever. Il s'est alors retrouvé dans le groupe de poursuivants avec Ballan, Turgot, Boom et Ladagnous... Le belge n'avait pas vraiment imaginé ce scénario :

« Je n'avais pas prévu une telle situation. » a-t-il expliqué. « Mais quand je suis arrivé en tête avec Niki et qu'il a laissé tomber, je pensais : « OK, j'ai déjà le Tour des Flandres. Alors pourquoi ne pas essayer de gagner mon quatrième Paris-Roubaix d'une manière très spéciale ? J'ai commencé à me battre. Le vent n'était pas vraiment favorable, mais avec 30 secondes je me suis dit : «OK, si c'est dur pour moi, ça l'est pour tout le monde. Je craignais seulement qu'un coureur frais comme Pozzato ou Ballan ne revienne ».

 

C'est la 30e victoire d'Omega Pharma - Quick-Step toutes disciplines confondues. Tom Boonen, qui avait déjà pris la 1e place au classement UCI WorldTour la semaine dernière, avec sa victoire sur le Tour des Flandres, augmente son avance au classement individuel. L'équipe se classe également 1e au classement par équipes.

« J'aime le vélo » a expliqué Tom Boonen en plaisantant, lors de la conférence de presse. « Je n'ai jamais de mal à trouver la motivation pour aller m'entraîner. Bien, que ça n'ait pas toujours été facile. C'est ma 11e année en tant que pro, il y a toujours des hauts et des bas, mais jamais de problème pour aller m'entraîner. J'adore ça, et je le fais pour ce type de courses-là. C'est ces courses que j'aime. Paris-Roubaix est l'une des courses d'un jour les plus dures. Le Tour des Flandres et Paris-Roubaix sont toutes les deux très difficiles. Le jour où je commencerai à sentir la fatigue, et que la motivation pour aller rouler ne sera plus là, alors là, il sera temps d'arrêter. Mais depuis ces dernières années, j'ai trouvé de plus en plus d'amour pour le vélo et je ne suis pas prêt de perdre ça. Je pense que plus l'on vieillit plus l'on aime ça » conclut-il en souriant.

 

Communiqué de presse d'Alessandro Tegner, traduit en Français par Marie Tiburce. Photo Tim De Waele Omega Pharma Quick Step.