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      • Perrig Quéméneur : « je sentais que j’avais passé le sommet du col »

      • Publié le 16/07/2019
          • Le Plouescatais de l’équipe Total Direct Energie a annoncé il y a quelques jours qu’il mettait un terme à sa carrière en fin de saison. Pas sélectionné pour le Tour, cette année, en vacances sur ses terres natales, il a gentiment accepté de venir donner le départ des courses de Moguériec et répondre aux questions de SportBreizh.
          • Perrig Quéméneur : « je sentais que j’avais passé le sommet du col »
          • Perrig, est-ce vous qui avez décidé de mettre un terme à votre carrière ou est-ce une décision prise au sein de l’équipe Total Direct Energie ?

            Perrig Quéméneur : C’est une décision qui s’impose un peu à nous. À 35 ans, après 12 ans chez les pros, je sentais que j’avais passé le sommet du col et que j’étais plus dans la descente que dans la montée. J’aurais pu continuer encore, j’avais la possibilité de poursuivre quelques années, mais j’étais prêt à arrêter aussi suite à ce projet au sein de l’équipe.

             

            Ce sera quoi le profil du poste ?

            Déjà, je vais faire mon stage dans le cadre de ma formation du DEJESP au sein de l’équipe. J’ai l’intention de suivre les amateurs du Vendée U, mais aussi l’équipe professionnelle que je connais mieux. Je pense que je peux apporter mon savoir auprès de jeunes qui débutent dans le peloton professionnel et qui peuvent rencontrer des difficultés. Tout cela pour le moment n’est pas encore bien défini.

             

            « Si Jean-René Bernaudeau n’avait pas été là, je pense que je ne serais peut-être pas devenu professionnel »

             

            Vous avez couru combien d’années au sein de la structure Vendée U, puis de l’équipe professionnelle ?

            Je suis arrivé en Vendée à 17 ans lorsque j’étais junior 1. Cela va donc faire 19 ans. 

             

            Quelles sont les qualités de Jean-René Bernaudeau pour que vous lui ayez accordé une fidélité sans faille pendant toutes ces années ?

            S’il n’avait pas été là, je pense que je ne serais peut-être pas devenu pro, ou du moins, je ne le serais pas resté si longtemps. Il possède un côté humain et une sensibilité qu’il faut avoir dans le milieu pro. Une équipe cycliste est bien entendu une entreprise, mais ce n’est pas que cela et la relation humaine est très importante. J’ai eu la chance d’évoluer au sein de l’équipe pendant les meilleures années je crois, avec un Thomas Voeckler qui nous a poussé vers le haut et avec un Jean-René Bernaudeau toujours patron, mais qui fut en plus une figure paternelle. 

            J’ai quitté ma famille assez tôt et il avait ce côté sensible et chaleureux nécessaire lorsqu’on est jeune, à des moments où l’on est souvent amené à douter de soi. Croyez-moi, cela faisait beaucoup de bien.

             

            C’est une équipe qui a connu par le passé certains problèmes où l’avenir de l’équipe pouvait être remis en cause en raison de la difficulté de trouver un partenaire…

            Oui, j’ai connu tout cela, les fins de contrat, les fins d’équipe, les blessures, les sélections et les non-sélections du tour. Lorsqu’on regarde les parcours de Marc Madiot ou Vincent Lavenu, celui de Jean-René à côté fut un peu moins linéaire. C’est d’autant plus honorable de continuer. Lorsqu’on réussit quelque chose en ayant galéré, c’est peut-être plus gratifiant. Ce parcours, c’est aussi un peu le nôtre. Nous sommes peut-être moins pointus que les autres sur la technique, mais nous sommes plus humains et cela fait du bien.

             

            « Cette étape m’a permis de montrer mon rôle d’équipier, un travail que les spectateurs ne voient pas toujours »

             

            Qui est le coureur qui vous a le plus marqué pendant cette carrière professionnelle ?

            C’est bizarre, mais dès qu’on passe professionnel, on est moins impressionné par les coureurs car nous faisons tous le même boulot. Il y a le comportement, les qualités physiques et bien d’autres facteurs. 

            Par exemple, j’ai toujours été impressionné par David Moncoutié qui courait pendant une période compliquée. Il était très fort sur un plan physique et il avait une façon de courir bien à lui. J’aime bien ces coureurs un peu originaux. Je citerai encore Jonathan Hivert qui a des qualités incroyables. Mais quand il fait chaud, il sait qu’il ne sera pas bien. Donc l’équipe ne le prend pas. 

            Ce sont ces coureurs un peu atypiques qui m’impressionnent toujours car ils ne sont pas comme certains autres, qui naissent avec des qualités qui sont ensuite détectées au capteur de puissance et qui sont un peu programmés pour réussir.

             

            Le meilleur souvenir ?

            Sans hésiter, c’est l’année 2011 avec ce maillot jaune sur les épaules de Thomas. De plus, c’était mon premier Tour de France. Je décroche dans la première étape le prix de la combativité, mon premier podium sur le Tour de France. Dans ce même tour, il y a la victoire de Pierre (Rolland) à l’Alpe d’Huez. 

            Il y a d’autres souvenirs, comme le Tour d’Italie 2014 où Pierre termine 4edu général. Et il y a la dernière victoire de l’équipe sur le Tour de France, celle de Lilian Calméjane (2017, 8eétape entre Dole et la station des Rousses). Avec toute l’équipe, j’ai contribué en roulant, en faisant participer les autres équipes afin que Lilian puisse ensuite terminer le travail. Cette étape m’a permis de montrer mon rôle d’équipier, un travail que les spectateurs ne voient pas toujours.

             

            Justement, avez-vous un regret, par exemple celui de ne pas avoir décroché une victoire pendant toutes ces années professionnelles ?

            Beaucoup de gens me demandent cela alors que je n’ai pas du tout ce regret. Lorsque j’étais chez les minimes et cadets, j’ai eu mon quota de victoires. Chez les pros, je n’avais pas le physique pour aller gagner, mais grâce à mon mental, j’ai réussi à m’adapter. Il y en a qui gagnent beaucoup de courses mais dont la carrière sera très courte. Moi, mes qualités sont l’endurance, la résistance et la récupération. J’ai appris à les exploiter sur les courses par étapes dont les grands tours et apporter ainsi une plus-value à l’équipe. C’est peut-être pour cela aussi que j’ai fait une longue carrière chez les pros.

             

            « Sur le plan technique, il y a eu des évolutions incroyables avec l’arrivée du capteur de puissance »

             

            Comment analysez-vous l’évolution du vélo depuis vos débuts car vous avez débuté à une période compliquée ?

            J’ai eu la chance de commencer ma carrière à une période déjà un peu plus facile que la précédente, où les histoires de dopage faisaient partie du passé, même s’il y avait toujours des cas isolés. Donc, sur le plan de la santé j’ai vraiment eu de la chance et les coureurs qui passent pro aujourd’hui en ont encore plus. 

            Sur le plan technique, il y a eu des évolutions incroyables avec l’arrivée du capteur de puissance, les techniques d’entrainement ont évolué avec les stages en altitude, les manières de courir, les stratégies d’équipe. Aujourd’hui par exemple, les trains des sprinters sont souvent constitués de trois coureurs alors qu’il y a encore quelques années, ils étaient constitués de cinq ou six coureurs. Tous ces changements sont très intéressants et je vais devoir m’y intéresser très sérieusement avec mes futures fonctions.

             

            Aujourd’hui, vous sentez-vous plus Vendéen que Finistérien ?

            Je me sens de plus en plus Finistérien. Je vis en Vendée et avec les projets à court terme, je vais y rester encore quelques temps. Mais nous avons une petite maison à Plouescat. Cela me manque et j’y reviens le plus souvent possible.

             

            Propos recueillis par Albert Le Roux et Clara Musset.

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