Romain Le Roux : surprise ou confirmation ?

Romain, vous avez eu le temps de savourer votre succès sur le Grand Prix Gilbert Bousquet ?

« Ce fut un super moment. Quand j’étais gamin, je venais comme spectateur assister à l’arrivée du Bousquet et là, c’est moi qui l’emporte devant mon public. J’étais super content de gagner sur mes terres. »

Qu’est ce qui a changé depuis l’an passé pour vous retrouver à ce niveau ?

« Tout a changé  pour moi : j’ai quitté le BIC 2000 durant l’intersaison pour rejoindre l’équipe de l’armée de Terre. Beaucoup de personnes ne m’attendaient pas à ce niveau mais je savais que j’en étais capable ! Je ne suis pas une révélation : il ne faut pas oublier que j’ai décroché trois médailles et un maillot aux championnats d’Europe sur piste. »

On découvre tout de même un nouveau Romain Le Roux, capable de s'imposer sur l'une des plus difficiles classiques...

« Cet hiver, j’ai changé ma préparation par rapport à 2012 et j’ai progressé en disputant des manches de Coupe du Monde sur piste. Je dois aussi beaucoup à Benoit Sinner qui m’a fait venir dans l’équipe et qui m’entraine. »

Une petite polémique entoure votre équipe... Quelle est votre réaction à ce sujet ?

« Pour commencer, je voudrais revenir sur le Bousquet où dans le final nous étions 3 de l’Armée. Mais il y avait aussi trois coureurs du BIC 2000. On ne peut pas dire qu’il y avait une domination écrasante, la course se fait à la pédale et cela a bien marché pour nous. Dans cette polémique, on nous reproche d’être une équipe pro mais certains coureurs sont plus pros que nous chez les amateurs.

Pour l’équipe c’est dommage car nous faisons notre sport avec passion et durant les deux années passées, l’équipe de l’armée de Terre ne dérangeait personne. Il ne faut pas oublier qu il y a toujours eu des équipes qui dominaient avec par exemple Vendée U ou CC Nogent sur Oise. Avant tout, c’est le travail qui paye et les autres équipes nous jalousent en faisant courir des bruits pas très sympathiques à notre encontre. L’équipe, c’est un mélange de jeunes coureurs et d’anciens qui nous conseillent fort bien.

Nous avons des obligations par rapport à notre fonction avec des règles disciplinaire que nous devons suivre à la lettre comme le fait d’être sur base durant la semaine dans le cadre de notre affectation. L’hiver, nous effectuons nos classes ou le passage d’examens. Certes ce n’est pas le Mali mais nous représentons l’armée française et nous devons être irréprochables. »

Comment envisagez-vous la suite de la saison ?

« En ce moment, je marche fort et cela m’apporte de la confiance. Le fait de pouvoir être protégé comme sur le Bousquet et que les gars soient derrière moi est un plus. Je vais essayer de garder ma forme jusqu’au Tour de Bretagne où nous aurons l’équipe qui vient de disputer la troisième manche de la Coupe de France des clubs de DN1 : Yoann Barbas, Alexis Bodiot, Romain Le Roux, Benoit Sinner, Mathieu Teychenne, Yann Guyot. »

Et à titre personnel, pensez-vous à l’échelon supérieur ?

« C’est à moi de prouver que j’ai ma place et surtout le niveau pour passer à l’échelon supérieur. Je sais que je suis capable comme sur Paris-Troyes avec les pros où sans une chute à 350 m de la ligne, suite au déjantage de mon boyau, je pouvais rentrer dans le top cinq. Dommage car j’avais  passé toute la journée dans l'échappée et je me sentais bien au milieu des professionnels. »