Sacré Daeninck!

Faites connaissance avec le vainqueur de la troisième étape du Tour de Bretagne.

 

En voilà un à qui l'adjectif « ennuyeux » ne correspondra jamais. Benoît Daeninck, beau ''poulet'' de 28 ans, en impose par le physique et la parole. Dans l'espace réservé aux porteurs de maillots distinctifs, il relate sa course d'une voix forte. Eh oui, il est comme cela Benoît! Il aurait même tendance à être bavard une fois lancé. Mais on ne lui en voudra jamais. Il y a les bons clients et les autres, moins expansifs. Benoît Daeninck est à mettre sans hésitation dans la première catégorie. Pas besoin de l'observer longtemps pour deviner qu'il se sent bien au sein de l'équipe Roubaix. La formation Continentale est composée d'une bande de potes qui prend du plaisir sur le vélo. Mais en dehors aussi comme après le récent Tro Bro Leon où le gaillard plaisantait comme un ado avec son équipier Renaud Dion.

Et cette légèreté, il l'étend jusqu'à sa propre personnalité. Son discours est souvent teinté d'auto-dérision. A l'arrivée du dernier Tro Bro, où il s'échappe seul à quarante kilomètres de l'arrivée, il ne cache pas son impulsivité: ''J'ai voulu tout faire péter dans le ribin, je me suis retourné et j'ai vu que personne ne m'avait suivi. Mais, après, je me suis dit qu'il restait beaucoup de bornes quand même.'' Ou lorsqu'on lui reparle de sa chute sur cette même course, toujours dans un éclat de rire. ''Un sacré soleil! Je crois qu'il restera dans les annales de la course.''

N'allez pas croire tout de même que Daeninck est un gai luron qui met l'ambiance mais qui manque de sérieux. La preuve, au cours de cette étape de Saint-Gildas, sa clairvoyance et son expérience ont été bénéfiques à son équipe. C'est lui qui a pris la responsabilité de dire ''non'' à son directeur sportif Frédéric Delcambre quand celui-ci lui a demandé s'il fallait que Roubaix roule derrière les échappés. Ce n'est pas le capitaine de route des nordistes mais un des éléments essentiels sur ce Tour de Bretagne.

Frédéric Delcambre semble apprécier son coureur. ''C'est un garçon très attachant. Il cache un coeur gros comme ça sous une fausse décontraction. Il met un bien fou dans l'équipe. Il sait rameuter toutes les forces quand il le faut.'' Vous comprendrez aisément alors que les dirgeants de Roubaix accordent sans souci quatre semaines dans la saison à Daeninck pour qu'il pratique la piste. Son autre spécialité.

Le routier-pistard connaît sa première année pro cette année à...28 ans! Décidément, ce Benoît Daeninck est un coureur à part.