Saur Sojasun : le Top 15 s'ouvre à Coppel

Contador attaque dès le Télégraphe

C’était annoncé : l’étape étant longue de seulement 109,5 kilomètres, elle allait être démarrée à fond, finie à fond. D’abord, un groupe se détache avec Gorka Izagirre, Pablo Urtasun (Euskaltel-Euskadi), Maxim Iglinskiy (Astana), Rui Costa, José Ivan Gutierrez (Movistar), Kristjan Koren (Liquigas), Christophe Riblon (AG2R La Mondiale), Juan Antonio Flecha (Team Sky), Jérôme Pineau (Quick Step), Marcus Burghardt (BMC), Mickael Buffaz, Leonardo Duque (Cofidis) et Johnny Hoogerland (Vacansoleil). Les Saur-Sojasun restent tous autour de leur leader Jérôme Coppel. On croit alors que c’est un scénario classique qui se profile. L’échappée qui prend de l’avance, se disloque dans le Télégraphe puis le Galibier, etc… Mais non, dès les premières rampes, Alberto Contador (Saxo Bank) attaque. Andy Schleck (Leopard-Trek) répond, aidé ponctuellement par son frère Frank. Cadel Evans (BMC) recolle. Thomas Voeckler (Europcar) tergiverse, fait dans un premier temps rouler ses hommes, puis se décide : il faut remonter. Se forme alors un groupe Andy – Contador – Evans – Voeckler, à plus de 85 bornes du but.

Course poursuite dans le Galibier

A mi-pente du Télégraphe, Cadel Evans est subitement à l’arrêt. L’Australien rencontre un problème de vélo. Il s’arrête trois fois et repart dans le peloton. Au sein de celui-ci, il y a Ivan Basso qui fait bosser ses Liquigas. Thomas Voeckler, lui, a coincé dans la roue d’Alberto Contador et Andy Schleck et se retrouve intercalé à trente secondes. Puis il est isolé dans le Galibier. Il perd progressivement du terrain, tandis que le peloton, lui, s’organise. Cadel Evans fait rouler et permet à la situation de s’éclaircir. Devant, Contador et Schleck n’ont plus que Riblon et Costa avec eux, et ne sont pas aussi efficaces qu’ils ne l’aimeraient. Plus loin, le peloton a repris Thomas Voeckler et Cadel Evans n’a plus de coéquipiers, devant assurer sa part du travail. Ensuite, Pierre Rolland le relaye et le retard de la meute diminue jusqu’à passer sous la minute. Puis Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) attaque. Conséquence directe, Thomas Voeckler est lâché. Et pas qu’un peu. En quelques hectomètres, il va laisser filer beaucoup de terrain, basculant au sommet avec une minute de retard sur un groupe où il y a Evans, F. Schleck, Velits, Cunego, Hesjedal, Danielson, Jeannesson, Casar et Rolland.

Coppel s’accroche, puis revient avec le peloton

Jérôme Coppel est alors réfugié dans un petit groupe où figure Ivan Basso. Il bascule dans la descente avec l’Italien puis subit le retour d’un peloton maillot jaune où il peut progressivement reprendre de l’énergie. Contador, A & F. Schleck, Sanchez, Riblon, Costa, Jeannesson, Casar, Cunego, Evans, Danielson et Velits sont en tête mais ils sont repris avant l’Alpe d’Huez. Seuls Hesjedal et Rolland continuent à l’avant pour entrer en tête dans la pente de l’ascension aux 21 virages. Et très vite, le peloton explose à nouveau. Alberto Contador est le premier à franchement attaquer. L’Espagnol reprend le duo de tête. Ryder Hesjedal n’arrive pas à le suivre, Pierre Rolland y parvient mais seulement pendant quelques secondes. Derrière, Andy Schleck et Cadel Evans ont fait de longs hectomètres à deux. Ils finissent par reprendre Ryder Hesjedal, puis par voir revenir Samuel Sanchez, Peter Velits, Frank Schleck, Damiano Cunego, mais aussi Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) et Thomas de Gendt (Vacansoleil). Thomas Voeckler n’est pas là, Jérôme Coppel non plus. Mais si le maillot jaune concède rapidement du terrain, le leader de Saur-Sojasun, lui, fait mieux que se défendre.

Rolland gagne l’étape, Coppel est 17e... et dans le top 15 du général

Alors que Samuel Sanchez part pour rejoindre Pierre Rolland puis Alberto Contador à l’avant, Jérôme Coppel navigue autour de la quinzième place, pile derrière le groupe Schleck. Aux 2 500 mètres, la victoire d’étape se joue devant avec Contador, Sanchez et Rolland qui se sont regroupés. Rolland, sans attendre, attaque et se retrouve seul en tête à l’approche de la section la moins dure de l’ascension. Le coureur d’Europcar ne lâche rien et tient jusqu’à la ligne. Il remporte la 19e étape du Tour de France. Sanchez est deuxième, Contador troisième. Andy Schleck prend le maillot jaune à un Thomas Voeckler qui franchit la ligne en tant que vingtième. Jérôme Coppel est alors arrivé depuis un peu moins d’une minute. Il est 17e de l’étape et progresse au 14e rang du classement général, remplissant l’objectif initial de top 15 dans l’attente d’un chrono de Grenoble sensé lui correspondre. Et au classement par équipes, Saur-Sojasun est désormais quatorzième.

Les réactions

JÉRÔME COPPEL
« C’est une bonne journée. Les sensations n’étaient pas trop mal et surtout on rentre dans le TOP 15 ce soir. C’était l’objectif du début de Tour. Jonathan HIVERT et Fabrice JEANDESBOZ marchaient bien, et on remonte un peu au classement par équipes. C’est toujours bien de gagner des places en Montagne, jamais avec les trois mêmes : ça montre que l’équipe à de la ressources. Pour un premier Tour le bilan pour le moment n’est pas trop mal…
Aujourd’hui après le départ, on savait que ça allait être nerveux : mais delà à penser que CONTADOR attaque dès la TÉLÉGRAPHE ! A partir de ce moment, c’était un peu « sauf qui peut ». Le problème mécanique d’Evans finalement nous a été favorable. On a fait un bon tempo avec les Liquigas de BASSO. Et monter comme ça régulièrement, ça m’allait bien. Tout est rentré dans la descente du GALIBIER. A l’Alpe, c’est monté fort dès le pied. J’ai suivi la première accélération, mais après j’ai pris mon rythme avec DANIELSON, puis avec BASSO. Ça m’a permis de limiter la casse, mais la fin de la montée était dure !
Je finis fort la 3e semaine et c’est un point très positif pour la suite. Regretter qu’il n’y ait pas de 4e semaine ? Ah non, ça je ne vais pas jusque là quand même… »

STÉPHANE HEULOT
« Nous avons signé une excellente journée dans la mesure où l’étape était compliquée à appréhender et que Jérôme COPPEL a bien géré sa progression, bien aidé par Fabrice JEANDESBOZ et Jonathan HIVERT. Il a accompagné les meilleurs dans le GALIBIER. A l’Alpe, il a vite pris son rythme régulier, en évitant le surrégime. SAUR-SOJASUN a la satisfaction d’être encore au complet à 9 coureurs, à deux jours de Paris. Pour une première participation de l’équipe et un premier Grand Tour pour Jérôme COPPEL, nous avons montré que nous étions bien ce pourquoi nous travaillons : une équipe d’avenir. »

Source Saur-Sojasun - www.saur-sojasun.com