Thomas Boudat veut un maillot tricolore !

Le coureur aquitain qui a remporté ce dimanche le Bobet des juniors est à l'aise sur la route mais également sur piste. Retenez son nom car il pourrait bien refaire parler de lui sur les pavés, les planchers ou le goudron.

Thomas, racontez-nous votre course et votre final victorieux !

« J’avais la consigne de ne pas bouger et on m’avait dit d’en faire le moins possible en début de course. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme ça car les coureurs de mon équipe n’étaient pas au top. J’ai pris la course en main dès le 20e kilomètre. On est parti avec Anthony Morel, j’avais déjà un collègue du pôle qui était devant mais qui a « pété »  juste après le 1er grimpeur. Après le premier grimpeur, j’ai donc vu que j’étais tout seul et là mon directeur sportif est monté à ma hauteur pour me dire qu’il ne fallait pas que j’en fasse de trop. Je savais que si l’on ne roulait pas dès le début, ça serait rentré derrière et on se serait fait avoir…

J’ai vraiment eu peur que l’échappée se fasse reprendre dans les derniers kilomètres par le peloton qui revenait vraiment fort ! Dans le groupe, il y avait vraiment une mauvaise entente car certains ne voulaient pas rouler. A ce moment-là, je n’arrêtais pas de gueuler mais finalement on est allé jusqu’au bout.

Dans le sprint, j’étais en 4e position, j’étais derrière un coureur de Roanne qui a lancé son sprint, je me suis fait débordé à 200 mètres de la ligne et après j’ai pris la roue de Anthony Morel. J’ai eu peur qu’il me serre contre les barrières… Il m’a serré un peu mais j’ai gueulé, il s’est écarté et j’ai pu le passer sur la ligne. »

Votre tactique en début de course était donc de vous amener au sprint ?

"Oui, tout le monde essayait dans l’équipe de favoriser une arrivée au sprint après c’était à moi de jouer."

Ce n’est que votre 2e course de la saison et déjà votre 1e victoire !

"Oui j’ai fait 3e la semaine passée mais on rentrait d’un stage avec l’équipe de France puis d’un stage avec le pôle de Bordeaux . Je suis rentré le lendemain et j’avoue que j’étais un peu fané pour ma reprise."

Le Trophée Louison Bobet était un objectif de votre équipe en début de saison ?

"C’est un objectif pour nous, c’est clair, il ne faut pas le cacher. Le Bobet et la Bernaudeau, ce sont les deux plus belles courses juniors de début de saison et il ne faut pas se louper sur ses courses-là. Surtout que l’on sait que les sélectionneurs regardent pas mal les résultats de ces courses-là. Donc, c’est toujours très bien de s'y montrer."

Doit-on en déduire que vous visez une sélection en équipe de France ?

"Oui, je ne le cache pas. J’aimerais faire Paris-Roubaix donc je verrais si le sélectionneur est d’accord ou pas."

Vous êtes également un très bon pistard

"Oui, d’ailleurs l’an passé, j’ai fait les championnats d’Europe et du Monde avec l’équipe de France, ce n’était certes pas très glorieux mais ça a été une très bonne expérience."

Dans quelle discipline ?

"J’ai fait l’omnium en prenant la 5e place aux Europe et la 10e place au Mondial. En poursuite par équipes, on fait 3e aux championnats d’Europe et 6e au championnat du Monde."

Avez vous des ambitions sur la piste cette saison ?

"Malheureusement, la Fédération n’envoie pas de coureurs au Championnat du Monde sur piste pour des raisons de budget mais aussi en raison des Jeux Olympiques qui se déroulent en même temps.

J’essaierai donc de faire quelque chose aux Championnats d’Europe si je suis sélectionné mais aussi sur le championnat de France. Je n’ai jamais été sacré champion de France, je cours après un premier sacre, j’ai fait 2 fois 2e, 2 fois 3e mais je n'arrive jamais à gagner. A chaque fois je passe prêt mais je n'arrive pas à concrétiser.

Ce n’est pas comme ici car ça fait plaisir de gagner ici car l’année dernière j’ai rien fait sur la Bobet et 4e sur la Bernaudeau , 2e sur la Route d’Eole et au Tour de Layon. Je n’arrivais jamais à gagner, j’étais en manque de réussite ou je n’avais pas la chance et là je suis vraiment content de gagner ici. "      

Un dernier mot : que faites-vous dans la vie et quel est votre club  ?

"Je suis à l’école à Bordeaux et je suis en prépa pour faire une école d’ingénieur. Sinon, mon club est le VC Pays de Langon près de Bordeaux (club où l’on retrouve également le pistard Quentin Lafargue NDLR). Je vis à Bordeaux car c’est le Creps de Bordeaux qui nous loge en appartement avec les autres coureurs du pôle. Et le week-end, je rentre chez moi sachant que je suis très proche. "