Tour de Bretagne: Thüringer porte les espoirs du cyclisme allemand

Après un gros coup dur lié au dopage, le cyclisme remonte quelque peu la pente outre-Rhin. Et notamment par l'intermédiaire de Thüringer Energie Team, la seule formation germanique engagée sur ce Tour de Bretagne.

Après une popularité montée en flèche à la fin des années 90, le cyclisme a connu des lendemains qui déchantent ces dernières années en Allemagne. Un homme est au centre de cet engouement contrasté dans un pays où le cyclisme n'a jamais été culturel: Jan Ullrich. La star vénérée par tout un peuple après son succès sur le Tour de France 97 a déçu bon nombre de ses compatriotes. En 2006, Ullrich fait partie de la liste des ''Puertoïstes''. Les Allemands ne lui pardonneront jamais la mention de son nom ou plutôt surnom sur des poches de sang.

Quelques mois plus tard, le prometteur Patrik Sinkewitz est contrôlé positif à la testostérone. L'institution Télékom est déchue dans la foulée. Il n'en fallut pas plus pour que le public allemand perde définitivement confiance en ce sport. Une rupture symbolisée par le retrait des diffuseurs télé du Tour de France 2007.

Le vélo allemand est donc convalescent. Il se remet peu à peu de ces K-O. Les structures fédérales sont toujours en place tant bien que mal. La formation Continentale Thüringer Energie Team incarne en partie ce renouveau. Elle a dans ses rangs trois des plus grandes étoiles montantes allemandes: Marcel Kittel (double champion du Monde blessé au genou actuellement), Marcel Barth et le vainqueur de Mauron John Degenkolb. Elle a été retenue pour ce Tour de Bretagne. Christophe Fossani, l'organisateur, ne regrette pas son choix, considérant qu'il s'agit là de l'une des deux équipes allemandes les plus compétitives de ces dernières années. Auparavant, la réserve de Gerolsteiner avait fait bonne impression en 2008.

Thüringer a la fibre formatrice à l'instar de Vendée U, par exemple, en France. Mais la comparaison s'arrête là car elle n'est pas associée à une structure professionnelle à l'image de la proximité Vendée U-Bouygues ou Chambéry-AG2R. Les jeunes allemands doivent montrer leur talent et espérer être repérés par une ProTour. Sans aller trop vite en besogne, c'est l'avenir qui semble tout de même tracer pour Degenkolb. Peut-être le successeur de Linus Gerdemann, le leader allemand actuel.

Et puis sa palette est large. Comme tout compatriote de sa génération, il a goûté à la piste très jeune, tradition est-allemande oblige. Et quand on sait que les Thüringer reçoivent les conseils avisés de l'ancien directeur sportif de T-Mobile Mario Kummer, on se dit que ce Degenkolb ne restera pas anonyme très longtemps.