Tout petit, Bol allait à vélo… vent de côté

Le vainqueur de la première étape du Tour de Bretagne 2010 n’a que 20 ans (depuis le 8 septembre dernier), mais il participe déjà à l’épreuve héritée des granitiers bretons pour la troisième fois.

En 2008, sortant des rangs juniors, Jetse Bol avait tutoyé la victoire le dernier jour à Dinan mais, repris dans l’ultime côte pavée, il avait dû laisser filer le Norvégien Frederik Willman – encore un qui a fait son chemin depuis lors puisqu’il s’est illustré la semaine dernière devant les caméras d’Eurosport au Tour de Turquie, échappé avec Christophe Kern alors qu’il a décroché un contrat chez Skil-Shimano.

« L’an passé, se souvient Bol, j’ai beaucoup plus souffert car j’étais sorti très malade du Tour de Normandie avec 39° de fièvre, j’avais dû tout arrêter pendant quinze jours et le Tour de Bretagne avait été ma course de reprise. » Cette année, tout roule pour Bol, déjà vainqueur du prologue du Tour de Normandie et du contre-la-montre du Triptyque Monts et Châteaux en Belgique, assorti du classement général final. « Mais je n’avais pas encore gagné une vraie course, note-t-il. Franchir la ligne avec les bras en l’air, c’est quand même ce qu’il y a de mieux dans ce sport. »

Originaire de la province de Hollande du Nord à 30 kilomètres au nord d’Amsterdam, Jetse Bol est tombé dans le cyclisme quand il était tout petit. « C’est tout plat et il y a toujours du vent, décrit-il. C’est carrément ennuyeux mais j’adore ce terrain pour rouler. C’est ce qui m’a rendu fort. J’avais dix kilomètres pour aller à l’école, je le faisais à vélo, toujours par vent de côté et je prenais cela comme une course. Les autres écoliers mettaient une demi-heure pour y aller, moi j’essayais de boucler le trajet en moins de vingt minutes. Ça m’a peut-être rendu fainéant car c’était toujours dix minutes de gagnées au lit ! »

Mais il a aussi appris le vrai cyclisme, et ça se voit. Alors que, mine de rien, il compte déjà 1’32’’ d’avance sur la majorité des protagonistes du Tour de Bretagne, lundi, sur les 10,2km chronométrés de la paroisse de Saint-Ouen, « du lourd », dit-il à propos du parcours qu’il a reconnu, il est capable de s’offrir un bol d’air supplémentaire.

                                                                                                    Jean-François Quénet