Venturini : Lanarvily est oublié !

 

Je ne me suis pas retourné et j'ai regardé bien droit devant moi. Le titre mondial, je n'y ai cru qu'à 300 mètres de l'arrivée, après avoir passé le poste de dépannage. Sinon, je n'y croyais pas : dans le dernier tour je suis même tombé dans le devers après les planches. J'ai glissé et je me suis retrouvé pris dans la rubalise. Là, j'ai bien cru que j'allais rester bloqué mais finalement tout s'est bien terminé.

 

Je ne savais pas que les frères Dubey étaient derrière... Je ne l'ai appris que dans le dernier tour de circuit. Au bout du 10e tour, on m'a dit que Fabien et Loïc était derrière. Je ne croyais pas qu'ils étaient seuls mais quand je me suis retourné dans la dernière descente, j'ai vu les deux ensemble. Là, je me suis dit "c'est pas possible , je crois que c'est un rêve". 

 

 

Après Lanarvily où j'ai terminé 18e, je me suis dit que je n'allais pas pouvoir participer à cette course. J'ai vraiment voulu finir le championnat de France, j'étais à deux doigts d'arrêter en milieu de course. Ma 6e place au classement général du challenge national m'a permis de faire partie de l'effectif pour ce mondial. Cela s'est vraiment joué à peu de choses... Comme quoi, une sélection, ça tient parfois qu'à un fil. Ensuite, à Pont-Château, j'ai su relever la tête et montrer que j'étais bien là et que je faisais partie des meilleurs coureurs français. Cette tunique, c'est vrai qu'elle me fait rêver, Arnaud Jouffroy l'a portée et il est comme un idole pour nous les jeunes. C'est dur à réaliser mais je suis champion du monde !

 

Comment avez vous géré votre préparation après Pont-Château ?
  
Avant la Coupe du Monde à Pont-Château, on avait fait un stage avec l'équipe de France et c'est vrai que j'ai essayé de garder la pression. J'avais gagné à Pont-Château donc j'avais une petite pression à Hoogerheide où il fallait que je prouve que ma victoire n'étais pas une surprise. Hoogerheide n'était pas un terrain qui me convenait trop, je termine 11e et cela m'a permis de me faire oublier avant ce mondial. Des fois, il vaut mieux une petite contre-performance juste avant un championnat pour pouvoir arriver plus haut et c'est ce qui s'est passé aujourd'hui. Je pense que je suis une personne très anxieuse; des fois, j'ai du mal à gérer le stress, ça se voit dans le vélo mais aussi dans la vie courante, lors des examens à l'école. Chacun à des défauts, moi je pense que c'est le mien, certes je me loupe sur certains objectifs mais je suis là à d'autres. C'est le plus important et c'est un mal pour un bien on va dire.