Warren Barguil: "ça tient du miracle !"

Warren Barguil a reçu la presse ce mercredi au Giant Store d'Hennebont. Il a pu revenir sur le terrible accident de la semaine passée en Espagne. Le jeune coureur breton a également fait le point sur sa santé et évoqué (déjà) sa reprise... Une chose est claire; il n'oubliera pas le choc de si tôt !

 

Un miracle !

Pour démarrer cette conférence de presse, Warren revient bien entendu sur l'accident de samedi, avec une émotion certaine. Le souvenir de la collision est encore vivace et il le restera certainement très longtemps: "On rentrait, c'était la fin de l'entrainement et on avait travaillé le sprint. C'était la dernière heure et on rentrait tranquillement à l'hôtel par un chemin où l'on passe régulièrement sur nos camps d'entrainement. On sortait d'un virage et il y avait une ligne droite d'environs 300 mètres qui se terminait par une petite courbe." Et c'est justement de ce petit virage qu'est arrivée une voiture : "Au départ, je pensais qu'elle allait trop vite et qu'elle avait fait l'extérieur du virage. Mais en fait, elle est restée à l'extérieur." On imagine aisément la panique dans le petit peloton: "Nous les premiers, on a crié attention... On pensait vraiment que la voiture allait se remettre sur l'autre file et au final, c'est pas ce qui s'est passé." Le choc survient alors, extrêmement violent: "La personne n'a même pas freiné ! On a alors percuté la voiture à pratiquement 50km/h..." A cet instant de l'entrevue, Warren ne cache pas son émotion et sent bien qu'il est passé tout près d'une catastrophe: "Etre là aujourd'hui et pouvoir en parler, que mes collègues et mes copains soient toujours en vie, ça tient du miracle ! Quand on voit l'état des vélos et de la voiture, oui, ça tient vraiment du miracle." 

Garder son calme !
 

Warren se souvient parfaitement de l'accident: "Je suis le seul à m'en souvenir et c'est d'ailleurs un problème car l'image revient souvent en tête. J'espère que ça va vite passer..." Le premier objectif de Warren, sur place, fut alors de vérifier que tout le monde était là, que tous ses camarades étaient conscients: "Il fallait rester soudés et penser aux autres. Les secours ont mis beaucoup de temps à venir, il a fallu faire un garrot à John avec une manchette. L'hélicoptère a mis beaucoup de temps à arriver pour évacuer Chad. (soupir) C'était un très très très long moment..." Le seul coureur qui, par miracle, n'était pas tombé est un jeune néo-pro qui a vite réagi pour stopper les voitures dans les deux sens, pour appeler les secours et demander cinq ambulances. Le directeur sportif est ensuite arrivé et il a également pu intervenir.

Opéré ce jeudi

On le sait, Warren est quelqu'un de très positif qui veut aller de l'avant en profitant de la vie et d'un métier qu'il adore. Il regarde maintenant vers l'avenir: "Je me fais opérer demain sur Saint Grégoire (Ndlr: ce jeudi) et j'espère que tout va bien se passer, que je vais récupérer rapidement. Armand Mégret, le médecin de la fédération m'a mis en relation avec des docteurs sur Rennes." C'est le docteur Philippe Colin, spécialiste de l'épaule qui a dirigé Warren vers l'un des ses collègues, Philippe Mouilleron du CHP de Saint Grégoire: "Il m'opère demain du scaphoïde pour mettre une vis, pour que l'os se consolide au plus vite. C'est une partie du poignet qui met beaucoup de temps à cicatriser." Vous l'avez compris, Warren vise donc une guérison rapide !

La reprise ?

Bien évidemment, la première question de Warren au praticien concernait sa reprise: "J'ai bien entendu demandé quand est-ce que je pourrai remonter à vélo ! Et c'est déjà prévu... (sourire) Ce sera vendredi dans huit jours quand j'aurai plâtré le poignet de façon définitive. je pourrais reprendre une activité indoor sur mon vélo. cela fera à peu près deux semaines de convalescence sans vélo." Viendra ensuite la reprise sur route, dans un mois. Malgré cet accident et l'opération, Warren n'en oublie pas ses premiers objectifs: "C'était les classiques ardennaises avec Liège-Bastogne-Liège, la Flèche Wallonne et l'Amstel. J'ai de la chance car elles n'arrivent qu'en avril..." Warren sait qu'il aura donc le temps de parfaire sa condition d'autant qu'il a passé un hiver des plus studieux, sans prise de poids: "J'étais même très bien au niveau de mes tests par rapport aux années précédentes. Je me dis que j'ai une bonne base derrière moi et je vais revenir assez vite." La compagne de Warren, sa famille et son équipe vont bien entendu contribuer à sa guérison rapide: "Quand on a son patron au téléphone et qu'il ne parle pas des résultats de vélo mais seulement de la santé, ça me touche." Et le patron du Team Giant sait qu'il a eu de la chance, il n'a perdu aucun de ses coureurs...