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      • Australie : la lettre qui accuse...

      • Publié le 30/09/2010
          • Peut-être encore plus étonnante que la nouvelle "affaire Contador". Ce jeudi, à l'occasion des championnats du Monde était organisée une conférence ayant pour thème l'avenir du cyclisme. Ironie du sort... L'un des organisateurs a sorti puis lu une lettre rédigée par l'un des coureurs participant au mondial. Ce champion visiblement bien connu souhaite d'ailleurs préserver son anonymat. Le coureur met le doigt là où ça fait mal : il s'élève contre les conditions dans lesquelles sont effectués les contrôles liés au passeport biologique. Découvrez la lettre en question ci-dessous... Vous comprendrez que l'UCI est très clairement montrée du doigt. Le coureur se pose même la question de sa nécessité ! Et tout cela en ce jour de nouvelle affaire...
          • Australie : la lettre qui accuse...
          • «En tant que cycliste pro qui prend part aux Championnats du monde cette semaine à Geelong, je crois que : l'UCI s'est servie de la guerre contre le dopage comme d'une arme devenue une force incontrôlable au-dessus des équipes et des coureurs. Une sorte de terrorisme a obligé les équipes pro à financer le passeport biologique. On en a profité pour envahir notre intimité sans nous donner le droit de nous exprimer. Ils ont oublié que nous sommes des hommes. Je suis capable de voir mes valeurs sur le système de contrôle ADAMS. Mais je n'ai aucune garantie qu'ils soient réels.

            Ils pourraient facilement être manipulés sans trop de difficultés. Ce sont toujours les mêmes personnes qui nous testent et elles ne sont pas si nombreuses. Ils disent qu'ils veulent créer des équipes de préleveurs, mais cela n'a pas été fait. Il ne devrait pas être si difficile de mettre sur pied de petits laboratoires mobiles, quelques-uns dans chaque pays, où on pourrait prélever un échantillon puis procéder à son analyse en présence du coureur. Certains peuvent dire que c'est impossible à faire et cher, mais ce sont nos vies qui sont en jeu.

            Je connais très bien mes valeurs et je ne me plaindrais pas s'ils obtenaient les mêmes résultats devant moi. Mais je me plaindrais si, comme cela se produit aujourd'hui, on me sortait un échantillon anormal un an après. Je ne serais pas capable de me rappeler des circonstances de ce test, si je souffrais d'hémorroïdes ou si j'avais séjourné en altitude à ce moment.

            Au contraire, si on établit des résultats anormaux en face de moi, on me demandera rapidement quel est le problème et je pourrai donner une explication s'il en existe une. Si je n'ai pas d'explication à donner, alors ça signifie qu'ils m'ont pris. De la même façon, si un coureur constate des irrégularités ou si la machine n'est pas exactement calibrée, il pourrait se rendre dans un laboratoire indépendant pour effectuer un double contrôle. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il existe trop de points faibles dans le système actuel.

            Des coureurs sont placés sur une liste noire et doivent donner des explications à un panel d'experts. Mais comment le font-ils ? Les tests sont effectués à toute heure, le matin ou l'après-midi, il se passe donc un certain temps entre le prélèvement et l'arrivée de l'échantillon au laboratoire. Il existe trop d'incohérences. Par exemple, tous les résultats prélevés cette année à Paris-Nice étaient plus élevés que la normale. Tous. Pour tout le monde. Pourquoi ?

            Moi-même j'ai constaté des variations dans mon profil qui peuvent être normales mais qui pourraient aussi être considérées comme anormales par le panel d'experts. Je ne sais vraiment pas quand ou comment ils décident. Les formules statistiques et les calculs qu'ils effectuent sont certainement corrects, sauf que ce qu'ils font n'est pas clair. Dans le processus de contrôle de l'EPO dans les urines, un laboratoire doit procéder à soixante-dix différentes étapes. Chacune d'entre elles peut donner lieu à manipulation. Si le laboratoire était indépendant, personne n'aurait intérêt à les manipuler. (...)

            Qui surveille les contrôleurs ? Pourquoi ne pourrait-il pas exister de contre-panel qui pourrait aussi examiner les résultats ? Maintenant (...), la seule chose qui existe, ce sont les doutes. Que va-t-il m'arriver dans le futur ? Comment vais-je être capable de donner des explications ?

            La corruption entre en jeu. Il est absolument nécessaire de se prémunir contre la corruption. Je ne sais pas si elle existe parce que je n'ai aucune preuve de cela. (...) Néanmoins, la fragilité du système dans lequel nous vivons pourrait assez facilement lui donner de la consistance.
            L'UCI pourrait utiliser les résultats (des contrôles) pour augmenter son pouvoir. Les équipes les plus riches seront mieux traitées. Les équipes contacteront l'UCI chaque fois qu'elles envisagent d'engager un coureur pour être certaines qu'il est OK (à leurs yeux). Je ne suis pas d'accord pour que ce soit uniquement l'UCI qui décide si quelqu'un est bon ou mauvais. Ils ne devraient pas avoir le pouvoir de mettre un terme à la carrière et à la vie de quelqu'un. Nous sommes professionnels, nous avons des familles, nous vivons du vélo et nous devons nous accommoder d'une situation où une personne de l'UCI, qui peut n'être jamais monté sur un vélo, nous dit : pas celui-là, celui-là est mauvais, mettez-le sur la liste noire.

            Je pense que les entraîneurs et les directeurs sportifs devraient avoir accès au passeport biologique d'un coureur de façon à savoir s'il est propre ou pas. (...) Personne n'est autorisé à avoir ou donner son opinion.

            La solution consisterait à créer une organisation indépendante. Le problème est de savoir comment parvenir à un accord. La dernière fois que nous avons été unis, c'était en 2008, lorsque nous avons couru Paris-Nice en dépit des menaces de l'UCI.

            Les équipes professionnelles n'ont pas besoin de l'UCI. Il serait préférable que l'UCI s'occupe des moins de 23 ans et nous transfère une partie de ses pouvoirs. Nous devons créer une organisation capable de s'occuper des courses et de l'image du sport professionnel afin d'obtenir un meilleur cyclisme. (...) Les équipes pro dépensent plus de 5 millions d'euros pour le passeport. Pourtant, les contrôles ne sont pas si chers. Où va le reste ? Le panel d'experts a l'obligation de sortir des noms, peu importe comment et quand, afin de prouver que le passeport fonctionne. L'UCI a besoin de sortir des noms chaque année. Sinon, elle n'aura pas l'argent. C'est une honte. Chaque fois qu'elle fait ça, elle porte atteinte à l'image d'un coureur qui a été sanctionné. (...)

            Personne n'a jamais été capable de prouver son innocence. Imaginez qu'un coureur gagne devant le TAS, alors le système serait brisé. Mais ils ne permettront pas que cela arrive. Nous, les coureurs, sommes ceux qui font ce sport. En conséquence, ce devrait être à nous de décider de la procédure et des contrôles.» 
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