Boulo : « Beaucoup de déception »

Matthieu Boulo revient pour Sportbreizh sur son départ de Bretagne-Séché Environnement. Il quitte les rangs de l'équipe bretonne avec de la frustration et sans que son manager général, Emmanuel Hubert, lui donne d'explications précises. Le Breton retourne en Grande-Bretagne où son ancienne équipe, Raleigh, l'a engagé pour deux ans.

 

Matthieu, pouvez-vous nous donner votre sentiment sur la non reconduction de votre contrat pour la saison prochaine ?

Bien-sûr, il y a beaucoup de déception, de frustration… je suis déçu de ne pas avoir pu convaincre Emmanuel Hubert de me conserver dans son équipe, de construire avec moi sur du long terme. Je suis encore jeune, je pense pouvoir dire que ma marge de progression est réelle et ascendante…

Votre manager, vous a-t-il donné des raisons précises ?

Non, pas vraiment. Manu m’a dit qu’il était content de mon intégration, de mon comportement en course et en dehors. Il m’a assuré que tout le monde m’apprécie. Il attendait un peu plus de moi au niveau des résultats. Mais vous savez, j’ai scrupuleusement respecté les consignes établies avant chaque course, mon rôle d’équipier était de faire le travail pour mon leader du jour. Donc, après avoir fait mon travail, chacun sait qu’il est très difficile d’aller chercher le résultat…

Quelle est votre meilleur souvenir cette saison ?

Oh, il y en a plein, j’ai passé une très belle année avec tous les gars de l’équipe. Mais paradoxalement, mon meilleur souvenir est également le pire. Sur le prologue des « Boucles de la Mayenne », je finis 3ème de ce chrono à quelques secondes de Johan Le Bon, et je crois bien que ce jour-là j’ai perdu l’occasion de gagner ma première course pro. Je ne veux pas offenser Johan, mais je crois que si j’avais eu mon vélo de chrono ce jour-là, j’aurais été très très proche de Johan… Car nous n’avions pas les mêmes armes pour combattre… Ensuite, Paris-Roubaix était magique, une course de rêve, j’espère pouvoir la recourir dans l’avenir.

L’avenir, justement, vous retournez en Grande-Bretagne chez Raleigh, vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Oui, j’ai bien senti, en fin de saison, que les choses seraient compliquées pour moi, chez Bretagne-Séché-Environnement. Et puis, j’ai gardé de bons contacts avec Cherry Pridam (Team Manager de Raleigh), qui m’a suivi tout au long de la saison. Elle sait ce que je vaux, ce que je peux apporter au groupe et quels objectifs me confier. Il restait le programme de course à peaufiner, car cette année j’ai découvert le très haut niveau, j’ai une idée précise des marches à franchir et cela passe par un programme un peu plus musclé que ce que j’ai vécu en 2014 chez Raleigh. Nous allons donc travailler dans ce sens avec tout le groupe.

Vous nous parlez de votre programme de course, vous verra-t-on en Bretagne ?

Je ne sais pas encore, mais je sais que Raleigh construit sur du long terme, j’ai signé pour 2 ans et j’ai été demandeur lors de nos entretiens, d’un un programme plus musclé… En effet, je crois que cette année, j’ai payé un peu mon manque de course par étapes sur la saison 2014…

Vous semblez heureux de retrouver un groupe que vous connaissez déjà !

C’est vrai, l’état d’esprit que j’ai connu en 2014 chez Raleigh me convient bien, c’est une façon différente de faire le métier de coureur Cycliste. Je reste persuadé que le Team Raleigh va évoluer et grandir dans les prochaines saisons, c’est le souhait de chacun des membres du staff. Nous, savons tous, ce que nous avons à faire pour permettre à notre groupe d’évoluer encore. Mais vous savez, je pars en laissant également des amis, durant cette saison, j’ai retrouvé des gars que j’apprécie beaucoup, particulièrement les Bretons, car nous nous connaissons depuis longtemps. Je pense aussi à Florian, je trouve dur qu’il ait pris la décision de stopper sa carrière, ça va faire drôle de ne plus voir « Le Grand » dans le peloton et puis c’est un mec génial en tous points. Et puis je m’entraîne de temps en temps avec Christophe, lui aussi, c’est vraiment un bon mec… !