Coquard : Content mais... déçu

Avant de s’envoler dimanche soir vers le Maroc pour des vacances bien méritées, le Ligérien Bryan Coquard termine sa saison sur route par une nouvelle performance : Il décroche l’argent lors du Mondial Route espoirs disputé ce samedi matin à Valkenburg (Pays-Bas). Découvrez ici sa réaction...

Bryan, ce circuit annoncé difficile et peu propice à une arrivée au sprint vous a finalement plu ?

« Oui et je pense que si la course avait été durcie bien plus tôt je pense que ça aurait pu "péter" plus ! Beaucoup disaient que chez les espoirs, c’était plus un circuit pour les puncheurs et que ça n’allait pas donner une arrivée au sprint... Mais moi, depuis ma reconnaissance du circuit, je savais et je me doutais que ça pouvait arriver au sprint. Le Cauberg, c’est une montée dure mais après tout le monde s’accroche et il n’y a pas vraiment de possibilité de tout faire péter.

C’est dur et il faut mettre des watts pour réussir à faire un trou mais c’est vraiment difficile. J’y croyais dur et quand j’ai vu d’entrée que ça ne roulait pas trop trop vite et que ça contrôlait comme ça, j’ai tout de suite cru en mes chances. Du coup, j’ai essayé de m’économiser, de bien me replacer avant le Cauberg. Je me suis donc forcé à me replacer avant la bosse afin d’être dans les meilleures conditions à l’arrivée. »

Vous passez loin à l’amorce du dernier tour !

« Un petit groupe s’est détaché et je devais être troisième dans un deuxième groupe. Je me suis retrouvé dans la roue de Warren et sachant que ça allait temporiser en haut je savais que j’allais arriver pour la gagne.. Warren m’a géré parfaitement : il ne m’a pas mis une saccoche en haut, "tranquillou" et à la borne j’étais dans le premier groupe."

Avez vous des regrets ?

« Non je ne regrette rien. Je regrette juste qu’un coureur de l’équipe de France n’ai pu être là pour me lancer car je me suis lancé seul au kilomètre. Je pense qu’avec un coureur avec moi, je n’étais pas loin d’être champion du Monde. Déjà que je ne suis pas loin… Mais je ne regrette rien car si je n’avais pas débouché aussi loin que ça, je faisais 5ème et j’aurais été encore plus frustré de ne pas avoir fait mon sprint. Là, j’ai sprinté pour la gagne et je ne regrette pas d’être sorti si loin. C’était la seule solution que j’avais sous la main. Dans un sprint, il ne faut pas cogiter et prendre rapidement des décisions... Donc, c’était un bon choix.»

Vous avez prouvé pas mal de chose aujourd’hui

« C’était une course dure , un genre de classique avec le Cauberg mais voilà c’est une bosse que j’affectionne car elle est pentue mais pas si longue que ça. C’est dur mais avec mes qualités d’injection, je suis bien passé. Bernard (ndlr : Bourreau) avait fait le choix de tenter le coup de poker même si ça n’en était pas un. Cette année, en forme, j’ai réussi à gagner le Grand Prix Christal Energie qui est une course très difficile donc je savais que sur un parcours difficile, je pouvais m’en sortir grâce à mon poids (ndlr : 1m72 pour 58 kg)."

C’est une année incroyable tout de même ?

« C’est une année de deuxième place ! Sur tous mes championnats, je n’ai pas gagné beaucoup. Je suis vice champion d’Europe espoirs et élite, de course aux points espoirs, je suis vice-champion Olympique de l’Omnium et aujourd’hui vice-champion du Monde espoirs sur route. Je pense que c’est la première fois que je suis déçu de faire deuxième car les autres fois c’était mes premières médailles donc j’étais tout heureux de monter sur le podium. Aux JO, c’était un peu plus inespéré et j’avoue qu' aujourd’hui il y a un peu plus d’amertume. Mais il y a des dizaines de coureurs qui aimeraient être à ma place aujourd’hui."

Cette 2ème place vous donne confiance en l’avenir ?

« Oui mais j’espère que mon avenir était tout tracé avant. Ce n’est pas ça qui me montre au grand public mais je suis content d’avoir prouvé que sur un circuit comme ça, j’avais ma place. Je bascule souvent avant des purs grimpeurs."

Vous passerez pro dans quelques semaines et Thomas Voeckler est assez élogieux à votre sujet !

« Je ne vais pas me prendre la tête et y aller tranquillement. Je n’arrive pas dans l’équipe telle une star, je ne me prends pas la tête. Ça va être difficile c’est certain, même en étant vice-champion du Monde sur route et vice-champion Olympique. Ça ne veut rien dire car une saison chez les pros c’est autre chose qu’une saison chez les amateurs. Il faut être présent toute l’année mais je ne m’enflamme pas : Je sais que ça va être difficile. Même cet hiver, il va falloir s’entraîner mais je suis tout de même pressé de porter ce beau maillot !"