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      • Les beaux voyages de Périchon

      • Publié le 21/07/2015
          • Le voyage de M. Perrichon est un grand classique du théâtre français de la fin du 19è siècle, signé Eugène Labiche. Pierre-Luc Périchon n’a même pas eu à s’en inspirer pour effectuer au cours de son premier Tour de nombreux voyages. Échappé à cinq reprises, il est même devenu » Super baroudeur » du Tour, coureur ayant effectué le plus grand nombre de kilomètres en échappée.
          • Les beaux voyages de Périchon
          • Vous  êtes devenu le Super baroudeur du Tour entre les Pyrénées et les Alpes, et vous  souffrez  du genou droit, pourquoi ?

            « Dans l’étape de Mende, j’ai attaqué à 9 kilomètres de l’arrivée et fait une petite vague sur la droite. Un garde républicain arrivait lancé de derrière, il m’a heurté, ce n’est pas de sa faute. Il voulait passer vite pour ne pas nous gêner. Ça fait partie de la course. Et il est venu s’excuser le lendemain. »

            Mais pour attaquer à ce moment-là, il faut pouvoir ?

            « Oui, je n’étais pas trop mal. J’ai beaucoup joué de ma présence dans l’échappée la veille déjà pour sauter quelques relais. J’en ai pas mal parlé aux gars, je leur disais que j’étais un peu fatigué… Ça passait. Il y en avait d’autres qui ne voulaient pas trop passer parce qu’ils avaient un leader derrière. À partir du moment où un dit ça… Je me suis donc économisé un maximum. »

            On apprend plus vite dans le Tour lorsque l’on est devant ?

            « Non. On apprend plus vite dans le peloton, mais on y subit davantage la course. Dans le peloton, on n’a jamais le droit de se déconcentrer, le placement est essentiel, en permanence. Autre chose : dans l’échappée, l’effort est rectiligne, toujours le même. Dans le peloton, ça part fort, ça se relâche un peu, ça embraille très fort sur la fin. Quand on roule à 60, 65 km/h dans le final d’une étape, j’ai l’impression que physiologiquement, le corps apprend plus vite. Dans une échappée, on va rouler entre 40 et 45 km/h pendant trois ou quatre heures. L’organisme ne doit pas assimiler le même type d’effort, je trouve ça plus light. »
              
            C’est plus facile également en termes d’alimentation ?

            « Oui. Même si on doit souvent faire un effort violent pour se projeter dans une échappée, c’est presque plus confortable ensuite au niveau récupération, métabolisme. C’est plus simple pour le corps. Dans l’échappée vers Mende, si j’ai eu besoin d’une quinzaine de bidons, dès que je levais la main, la voiture de Roger Tréhin était à ma hauteur. Quand on est dans le peloton, soit on descend à la voiture chercher des bidons pour tout le monde, soit on attend plus longtemps que la voiture se fraie un passage parmi les autres. Là, j’avais tout ce que je voulais tout de suite ! Il y a plus de confort. »

            Vous l’avez  vérifié ?

            « Jean-Jacques Menuet, le médecin de notre équipe, peut en témoigner. Le jour où il a fait si chaud, dans l’étape de Rodez, jusqu’à 40°, j’étais beaucoup moins déshydraté que les autres coureurs de l’équipe alors que j’avais fait 180 kilomètres devant, avec des costauds ! »

            À t’entendre, c’est super facile d’être échappé dans le Tour ?

            « Il existe deux types d’échappée. Les « publicitaires » comme celle que j’ai faite à Amiens. Km 0, deux copains s’en vont et tout le monde les regarde faire. Et puis les échappées dont on pense qu’elles peuvent aller au bout. C’est la majorité sur ce Tour. Et là ça bataille vraiment. Dans l’étape de Mende, on a bagarré pendant 50 kilomètres pour sortir à vingt-quatre, on se fait reprendre, on ressort à vingt, on se fait encore reprendre et puis vers le sprint du km 90, on ressort encore une fois et on retrouve des gars qui étaient restés devant. À ce moment-là, les Sky ont laissé filer. C’est toujours le peloton qui décide du sort d’une échappée. Devant, on ne roulait pas si fort que ça. Tout le monde comptait ses coups de pédale. »

             Mais on décide tout de même d’y aller ou pas ?

            « Plus ou moins. Vers Mende, la consigne était de rester autour de Pierrick (Fédrigo) pour l’aider à ne pas rater la bonne échappée justement. Je savais qu’il n’était pas loin, Florian (Vachon) non plus mais après une première heure très sinueuse où il y avait déjà eu du grabuge, on a eu droit à un gros coup de vis des Sky, qui ont tout mis en file indienne, à 55 km/h. Quand on ressort au moment du sprint, personne n’est certain que ça va être la bonne échappée. Et pourtant… »

            Vous commencez  à être connu dans le peloton ?

            « Non. Les Français me connaissaient déjà. Les Pinot, Bardet, c’est ma génération, on a couru ensemble chez les amateurs. J’ai passé deux jours de suite échappé avec Cyril Gautier, ça créé aussi des liens. Les étrangers, non, ne savent pas encore qui je suis. »

            En venant au Tour de France, vous aviez  cette ambition d’être aussi souvent à l’avant ? 

            « C’est mon premier Tour. J’avais les infos de mes coéquipiers, qui m’avaient parlé de leur expérience.  » Tu verras, ça roule 5 km/h plus vite, quand tu en mets une et après tu recules…  »  C’est vrai, je ressens ça, mais j’ai la chance d’être arrivé en forme. Et puis les problèmes de santé des jours qui ont précédé font que j’ai décidé de profiter de chaque instant. À Utrecht, j’ai tout de même failli rentrer à la maison. Alors sur le vélo, ce n’est du bonheur. Si ça avait voulu mal tourner, je ne serai pas là, donc j’ai peut-être la chance avec moi aussi. Je profite un max, je prends du plaisir. »

            C’est un petit miracle, si on repense aux jours qui ont précédé le départ ?

            « J’étais couché, avec 40° de fièvre. Le mercredi, j’étais au fond du trou. Le jeudi, ç’allait un peu mieux, je commence à y croire. Le vendredi matin, je fais une rechute après être allé rouler. Mais on avait annoncé que je partais, il fallait y aller mais dans ma tête, je me disais que si je restais dans le même état, ce serait compliqué. Je craignais la météo le dimanche en Zélande, j’avais peur de rentrer à la maison le soir s’il y avait un temps de fou. Le mardi, sur les pavés, j’allais mieux. Mais j’étais allé à l’hôpital d’Anvers la veille au soir pour des examens. »

            Quand vous  attaquez  au km 0 de l’étape d’Amiens, le cinquième jour, c’est pour vous prouver quelque chose ?
             
            « Pour me prouver et pour rassurer ceux qui me suivaient depuis le départ et qui se faisaient du souci. Je voulais leur montrer que je m’engeais dans la course, que j’allais montrer mon vrai tempérament. Je suis un attaquant. La course, tu la subis ou tu la fais. Je préfère la faire. »


            Mais tu es un coureur assez complet, avec une petite pointe de vitesse aussi. Vous ne gagneriez pas à être un peu plus attentiste ?

            « Je vais vite dans un groupe de quinze, pas dans un peloton. Et encore, faut pas qu’il y est de sprinters. Je connais ma puissance maximale, j’ai un tiers de watts de moins que Greipel ! J’ai toujours couru comme ça. Je ne me l’explique pas. »

            Au lendemain de vos  deux échappées consécutives, dans l’étape de Valence, vous  n’avez  pas eu peur de craquer ?

            « Si. Une seule solution, resté dans les trente premiers. Je ne me suis jamais battu comme ça pour le placement, même avec des gars de grosses équipes. Mais je me moque de savoir ce qu’ils en pensent. Si je m’étais retrouvé à l’arrière du peloton, peut-être j’aurais sombré. Et vu la fatigue que je ressentais… »

            Source: Bretagne Séché Environnement

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