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Sportbreizh, pour le dynamisme du vélo breton
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      • Trop dur St Maugan ????

      • Publié le 09/12/2009
          • Après les championnats organisés cette année à Saint Maugan, certains coureurs se sont prononcés pour une réforme des circuits... Découvrez ci-dessous le mail de David Chemillé, cyclocrossman bien connu. Vous y trouverez matière à réflexion ! Le débat est lancé et nous aurons grand plaisir à publier vos remarques... C'est aussi le rôle de sportbreizh.com !
          • Trop dur St Maugan ????
          • "Un circuit trop dur… Pour tuer le cyclo-cross ?

            Après une journée de réflexion et pour ne pas réagir sous le coup, je tenais à faire part du sentiment d’une grande majorité des coureurs ayant participé au championnat de Bretagne de Cyclo-Cross ce dimanche à Saint-Maugan.

            Il est, tout d’abord, important de souligner la perfection de l’organisation, la mobilisation des bénévoles - d’une sympathie désarmante - qui ont ravi spectateurs et coureurs. Le travail sur le circuit fut également très important. J’ai même pu voir un couple avec une poussette, ayant effectué la quasi totalité du tour, le long des rubalises, sur le « circuit spectateur » prévu par les organisateurs. J’ai l’espoir de revoir un jour ce bébé sur un circuit de cyclo-cross… Une petite hose tout de même, il manquait de jet d'eau,  au poste pour le nettoyage des vélos... Mais mis à part ça...

            Toutefois, le « circuit coureurs » fut, tout de même, un peu dur. Je ne veux en rien être le quelconque « porte parole » ou « donneur de leçon », mais mon souhait est de livrer mon sentiment et celui des copains qui ont souffert en cette belle journée de dimanche !

            Souffrir fait partie du cyclo-cross, c’est une discipline terriblement difficile. Celui qui pratique ce sport sait qu’en montant sur son vélo de « cross », il va se faire mal du départ à l’arrivée. Mais ce sport doit rester ludique. On doit avant tout être là pour prendre du plaisir. Je pense aux « petits », aux cadets, aux juniors et aussi aux féminines… Ceux à qui nous devons transmettre cette passion et donner l’envie de passer l’hiver sur les circuits.

            Notre sport, le cyclo-cross, est l’un des plus contraignants du cyclisme. Il faut braver l’hiver breton, s’entraîner la nuit sous la pluie ou sur home-trainer, faire des kilomètres chaque week-end pour participer aux courses. Nous sommes aussi soumis à la loi de l’ennui  mécanique, il nous faut deux vélos à entretenir et nous devons investir sans cesse dans du nouveau matériel (crevaisons, chutes, casses mécaniques…). Il nous faut aussi des amis bénévoles pour assurer la fonction de mécano. Bref, il faut vraiment aimer... Alors, il est logique que le dimanche nous aimions courir sur des circuits adaptés à notre sport. Un sport moderne, spectaculaire et plein d’avenir, s’il est bien orienté.

            Le circuit du championnat de Bretagne 2009 était trop dur, il ne suit pas l’orientation que doit prendre notre sport pour perdurer.

            Il est temps de repenser un peu notre sport en s’inspirant de ceux qui ont transformé cette discipline, notamment en Belgique. Pourquoi un tel succès du cyclo-cross en Belgique ? Simplement parce-qu’un jour un homme, le plus grand champion de l’histoire de ce sport, Eric De Vlaeminck, a dit «Stop ! » aux « chantiers », aux courses trop dures, trop boueuses, au circuit imposant des hectomètres de course à pied. Il est à l’origine de la modernisation de ce sport, il a su transformer les mentalités et construire des circuits privilégiant le spectacle, le suspense, la vitesse, la technique… Cela se fit au début des années 1990. 20 ans plus tard, le cyclo-cross flamand réalise des scores d’audimat à la TV belge plus élevé que ceux du football.

            Comme les Belges ont sû le faire, la commission cyclo-cross du Comité de Bretagne doit également se remettre en question. Il en va de l’intérêt de cette discipline ! Il ne faut pas abandonner le cyclo-cross. Le public, très nombreux dimanche, est venu voir le DUEL. Il n’a pas eu lieu et quelque soit le circuit le résultat aurait été le même, mais pas le déroulement de la course. Cette course a manqué de tonicité, de rebondissements, de batailles, d’attaques. Sur un tel circuit, le spectacle était impossible. Qu’a-t-on vu ? Des coureurs à la peine tentant laborieusement de boucher des écarts immenses. Et, à l’arrivée, une dizaine de coureurs dans le même tour que le vainqueur. Quel intérêt pour le public et pour les coureurs ? Une chance qu’il n’ait pas plu pendant la course, toutes les montées auraient été faites à pied. Il s’agissait en réalité d’un circuit adapté pour un championnat de VTT X-Country disputé en été (d’ailleurs les écarts à l’arrivée ont été ceux d’une course de VTT et non pas ceux d’un cyclo-cross). Il y avait pourtant moyen de tracer un autre circuit, dans ce même bourg de Saint Maugan, en utilisant une autre stratégie d’utilisation des dénivelés.

            Régulièrement, je parle avec nos amis organisateurs de cyclo-cross belges. J’ai aussi pu rencontrer Eric De Vlaeminck, homme charmant ayant toujours un avis éclairé sur son sport. Le discours est le même pour tous: ils ne veulent plus et ne peuvent plus faire des circuits trop durs. Les stars de ce sport - Sven Nys, Bart Wellens et les autres – sont en rapport avec eux, donnent leurs idées et surtout demandent à avoir des courses n’exigeant pas cinq jours de récuparation et permettant au public de vibrer pendant une heure.

            Dans le monde des grands cyclo-cross internationaux, quelques circuits sont réputés difficiles : Asper-Gavere, Namur, Koppenberg. Le circuit de Lanarvily est aussi réputé comme difficile au niveau international. Mais pour les cyclo-crossmen bretons, Lanarvily n’est pas si dur que ça. On y va même avec enthousiasme, il comprend des zones rapides, des parties de récupérations et autorise le suspense.

            Bien-sûr, j’entends déjà les anciens me répondre que « dans notre temps, les cross duraient 1 h 30 et on traversait des rivières le vélo sur le dos comme à Baguer-Movan… ». Mais, justement, ce temps-là est bien fini. Jean-Michel Richeux aurait sûrement préféré courir sur des circuits comme ceux que l’on voit aujourd’hui en Belgique. Les trois meilleurs mondiaux actuels, Sven Nys, Niels Albert et Zdenek Stybar sont tous issus du BMX où ils ont brillé chez les jeunes au niveau national et international. Ils n’auraient sûrement pas fait la transition entre ces deux sports s’ils avaient été confrontés aux circuits laborieux, parfois ancestraux, que l’on voit parfois en Bretagne. Emmenez un jeune pilote de BMX sur un circuit de cyclo-cross breton, il regardera ce sport comme une discipline ringarde et dépassée. Conduisez ce même jeune sur un circuit belge et il aura l’envie de s’y essayer…

            Pour finir, nous avons en Bretagne la chance d’avoir l’un des deux «tôliers» du cyclo-cross français, il demeure même à 30 km de Saint-Maugan. Je ne suis pas sûr qu’on lui a demandé son avis sur le circuit. Pourtant, si le cyclo-cross possède toujours une notoriété en France c’est en partie grâce à Cyrille Guimard qui a contribué à lui redonner un avenir, notamment au niveau professionnel, aussi bien en tant que directeur sportif qu’entraîneur.

            Je ne sais combien de responsables du cyclo-cross breton ont été en Belgique pour se rendre compte de l’élaboration des circuits et noter les bonnes idées trouvées par les Belges. Savez-vous, par exemple, que les circuits belges ont presque tous supprimés les planches, jugées trop hautes (le règlement UCI changera d’ailleurs en 2010 pour donner non plus une hauteur obligatoire de 40 cm aux planches, mais une hauteur maximale de 40 cm). Le cyclo-cross de Namur, inauguré cette année en Wallonnie, est considéré comme l’un des plus durs de l’histoire du cyclo-cross belge. Son vainqueur, le champion du monde Niels Albert, a déclaré à l’arrivée que ce circuit était trop dur et qu’il ne donnait pas une bonne image à son sport. Et pourtant il avait gagné avec facilité… Ce circuit était sûrement moins dur que celui de Saint Maugan…

            Il y a trente ans, le cyclo-cross était aussi populaire en Bretagne qu’en Belgique. Les Belges ont senti avant les Bretons qu’il fallait transformer ce sport pour le faire durer. Aux Bretons maintenant d’agir…

            Savez-vous que la discipline du cyclo-cross n’est plus considéré comme sport de haut niveau, que la Fédération Française de Cyclisme, ne prend plus la peine de sélectionner les meilleurs Français sur les coupes du monde, ceux-ci devant y participer à leurs frais… Comment pouvons-nous obtenir des résultats au plus haut niveau ? Que fait notre Fédération et son président pour défendre, valoriser et relancer notre discipline ? Nous attendons tous le successeur de Dominique Arnould mais rien n'est fait pour que le maillot nous revienne..."

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