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Sportbreizh, pour le dynamisme du vélo breton
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          • Le 16/11/2013
          • Equipe Bretagne : une page se tourne

          • Equipe Bretagne : une page se tourne
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            Joël Blévin était à la tête de la formation professionnelle depuis 2008 et l’ancien coureur pro tenait donc les rênes de l’équipe lors de la victoire historique de Dimitri Champion sur les championnats de France 2009 à Saint-Brieuc. Au-delà de la démission ce 31 octobre d’un homme visiblement très fatigué, il convient aujourd’hui de saluer sans équivoque celui qui a beaucoup donné à la Bretagne du vélo. Je sais, mon discours va en étonner plus d’un !

             

            Ceux qui savent par exemple que Sportbreizh avait stoppé net au printemps dernier sa collaboration avec l’équipe Bretagne-Séché Environnement. Faute de clarté... Faute de sincérité... Et aussi faute de ligne conductrice et de projet cohérent et affiché. En clair, j’en suis encore aujourd’hui à me demander qui était vraiment le patron au sein de BSE, qui était le donneur d’ordre ! Blévin ou le partenaire Séché Environnement ? D’un côté l’expérience et un réseau, de l’autre un chéquier bienvenu. Et au milieu, un Conseil Régional de Bretagne qui n’a pas toujours apporté à Blévin le soutien qu’il méritait. L’homme s’est souvent retrouvé seul face à des situations extrêmement délicates : des salaires à honorer, des banquiers à amadouer, des partenaires à convaincre... On imagine aisément les nuits sans sommeil et les gros coups de blues alors que l’équipe se trouvait pratiquement au bord du gouffre ! Mais nul ou presque ne le savait.

             

            Au-delà de ce départ annoncé, il faut aussi réfléchir à l’avenir de l’équipe telle qu’on la connait. Joël Blévin était une sorte de témoin de moralité ou plutôt de garantie de «bretonnitude» ! Même s’il ne portait pas ce bonnet rouge tellement à la mode ces derniers temps, au moins savait-on que son souci premier demeurait la formation et l’ouverture du haut-niveau pour de jeunes talents bretons. En sera-t-il de même les saisons prochaines ? Entre deux coureurs de niveau égal, Blévin préférait engager ou conserver un coureur breton; croyez-moi, les exemples ne manquent pas et nous pourrions d’ailleurs en avoir une nouvelle preuve dans les heures qui viennent.

             

            En off, dans les coulisses de l’appareil administratif du Conseil Régional, certains n’ont pas manqué de souligner le sérieux et l’engagement de Blévin. Avec l’arrivée au pouvoir d’un proche de Joël Séché, n’est-ce pas un tournant capital dans la vie de l’équipe et pas seulement un simple passage de relais ? Avec le départ du Lannionnais mais aussi avec la présence à la tête de la région d’un Président qui n’affiche pas la même passion que son prédécesseur pour le cyclisme, n’est-ce pas tout simplement «le début de la fin» ? Je ne dis pas que l'équipe va disparaitre bien entendu mais je crois qu'elle va couper encore un peu plus ses racines. En outre, ajoutez à cela qu'au sein de l’assemblée régionale, certains ne goûtent guère le soutien apporté à un sport professionnel. Par ailleurs, on le sait tous, aux côtés du Président Hollande ou dans l’hôtel de Brienne, Jean-Yves Le Drian a bien d’autres chats parisiens à fouetter... Ajoutez à cela des financiers régionaux qui serrent les ceintures et vous comprendrez mes doutes quant à l’avenir de l’engagement de la collectivité régionale. 

             

            Ne vous méprenez-pas, je n’endosse pas ici l’habit de l’avocat de Joël Blévin; en aurait-il d’ailleurs besoin ? L’homme a ses défauts et, par exemple, n’a pas franchement brillé en matière communication. Certains partenaires fidèles et emblématiques n’ont pas été considérés comme il le fallait... Des fidèles ont été grossièrement dédaignés voire même oubliés. Autre point important aux yeux des spécialistes, le bilan sportif  : aujourd’hui, certains recrutements et/ou reconductions de contrats demeurent toujours, à mes yeux, totalement incompréhensibles alors que de jeunes coureurs bretons prometteurs voguaient vers d’autres cieux avec le succès que l’on sait. En patron à l’ancienne, paternaliste et passionné, Joël Blévin n’a pas toujours su trancher dans le vif, laissant trop de place à ses émotions et ses sentiments. Donnant aussi trop de poids au dernier qui parlait...

             

            Ma conclusion ? Elle est toute simple : sans Joël Blévin et son engagement personnel -y compris financier- cette équipe n’existerait plus depuis longtemps. En cela, ce digne héritier de Jean Floc’h mérite notre respect. Sans lui, espérons que l’équipe Bretagne puisse poursuivre sa route avec le caractère emblématique qu’on lui connait. 

             

            Gurvan Musset

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