Source équipe B&B HOTELS p/b KTM
C’était écrit sur tableau noir, le matin-même au briefing des Men in Glaz. Alan Boileau à l’avant tandis qu’Adrien Lagrée, longtemps échappé la veille, tâcherait de récupérer et Sebastian Schönberger (6e au Général ce matin) resterait au contact des favoris pour la victoire finale. Depuis l’abandon sur chute de Maxime Chevalier et Eliot Lietaer, dès la première étape, le B&B HOTELS p/b KTM court à trois sur les routes de Savoie mais le nombre ne fait pas toujours la différence, en témoigne le scenario de l’étape du jour.
« Il a fallu batailler longtemps pour prendre l’échappée, explique Alan Boileau, au four et au moulin aujourd’hui autour d’Aussois. Dans le bon coup, il y avait trois coureurs de l’équipe suisse et c’était certain qu’ils allaient vouloir profiter du surnombre. Dès le premier col, je suis passé en tête car personne ne semblait vouloir se battre pour le classement du Meilleur Grimpeur. Je me suis dit que cela pourrait être un objectif sympa, un beau maillot à porter au podium et sur la dernière étape. J’ai réussi à passer en tête en haut des trois ascensions de la Montée d’Aussois même si les Suisses ont envoyé l’un des leurs en éclaireur à 20 km de l’arrivée. Malheureusement, le barème des points a changé et je n’aurai pas de maillot distinctif demain mais l’essentiel était ailleurs. »
Alan a en effet remporté à Aussois son 4e succès de l’année, lui le néo-professionnel révélé au grand public ce printemps, sur le sol africain. « Je suis encore loin du niveau qui m’a permis de remporter mes trois étapes au Rwanda mais j’ai passé une super journée à l’avant. Je déteste les tempos qui m’endorment et prends bien plus de plaisir à l’avant, où des mouvements et des accélérations peuvent intervenir à tout moment. Le profil de l’étape me convenait très bien et j’ai pu prendre l’échappée car j’avais cédé beaucoup de terrain, hier dans le Galibier. Dans le final, il a fallu jouer très tactique pour contrer les Suisses mais j’ai fait preuve d’autorité et cela a payé. »
L’insouciance, clef de la réussite pour le Finistérien de 22 ans. S’il n’a pas disputé le Tour de France cet été, il a suivi avec attention les aventures de ses coéquipiers Glaz et admiré à distance les aventures de son voisin costarmoricain, Franck Bonnamour. Présent sur le bord des routes dans les Pyrénées, il s’était mué en supporter numéro un sur les pentes de Luz Ardiden. Directeur sportif du club cette semaine en Savoie, Samuel Dumoulin est parvenu à convaincre Alan de ses chances de victoire sur les routes savoyardes. « Je ne lui ai pas vraiment laissé le choix de s’interroger, confie le technicien Glaz. J’avais mon plan en tête, je le sentais comme ça car il s’était relevé la veille et je le savais très motivé pour cette étape. Dans les montées, je lui ai recommandé de ne pas trop montrer aux autres qu’il leur était supérieur et pourtant… il était très fort ! Cela fait un peu plus d’un an que je côtoie Alan au sein du club. Il est étonnant, sait où il va, avec un bon caractère et de bonnes attitudes. Qu’il continue de se découvrir grâce à ce genre d’échappées et de résultats, sans se prendre la tête. Qu’il continue d’apprendre… »
Ce dimanche, la dernière étape du Tour de Savoie Mont-Blanc mènera les coureurs de St Jean de Maurienne à La Toussuire, avec quatre cols (dont la Croix de Fer) à escalader avant la célèbre ascension finale. « L’objectif du club sur cette épreuve était une victoire d’étape et un Top 5 au classement final », souligne Sam Dumoulin. Après les succès des jeunes pousses Chevalier (sur le prologue) et Boileau, l’Autrichien Sebastian Schönberger sait ce qu’il lui reste à faire : il pointe ce soir à une seconde de la 5e place du Général.
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