
Une victoire qui fait sacrément du bien ! Jean-Louis Le Ny avait presque oublié les sentiments que procure le franchissement d’une ligne d’arrivée de course cycliste en vainqueur. En remportant brillamment la 3e étape de l’Essor Breton ce samedi à Landivisiau, il a eu vraiment l’impression de mettre fin à une période pas forcément la plus joyeuse de sa carrière. Car elles sont déjà loin, les huit victoires de l’année 2022 dont l’Estivale Bretonne, La Flèche de Locminé, le circuit du Morbihan et la deuxième étape de l’Essor Breton, qui lui ont ouvert les portes du professionnalisme. Certes l’an dernier, en tant que coureur d’une continentale, il avait pu participer et gagner à nouveau le Circuit du Morbihan. Mais face à des amateurs, cette victoire n’était pas assez prestigieuse pour rester pro.
« J’étais le dernier coureur à signer »
L’hiver n’a pas non plus été très serein. « J’étais en stage d’entrainement au mois de décembre en Espagne lorsque j’ai appris que j’étais sans club ». En effet, l’ambitieux projet de N2 Ardèche Kone Team où il avait signé, a disparu avant d’exister. Il trouva enfin un point de chute au VC Rouen 76, fin décembre. « J’étais le dernier coureur à signer. Je me suis mis ces derniers mois au service du collectif en aidant mes coéquipiers à gagner. Mais depuis le Tour de Bretagne, je sentais que la forme était de retour ».
Hier, il fut le plus fort sur l’étape la plus relevée de ce 65e Essor breton. Vu le profil de l’étape, une arrivée au sprint était peu probable. L’affaire s’est jouée à la mi-course. Cinq coureurs trouvaient l’ouverture, le Morlaisien Gabriel Garçon, Maxime Thomassin de l’UC Pélussin Loire et trois Belges, Thiemen Vanderplasschen, Lenn De Roovere et Asger De Valk. Ils prirent plus d’une minute au peloton. Les choses devenant sérieuses, Jean-Louis Le Ny partit en éclaireur, flanqué de deux coureurs de UC Cholet 49, Paul Conor et Thomas Garel. Ils revinrent rapidement sur les cinq fuyards.
Au sein de groupe de huit coureurs, Jean-Louis Le Ny passera au départ ses relais, mais sans plus. « Mon rôle était de protéger le maillot de mon leader Matthew Fox », explique l’ancien vainqueur du Tour de Bretagne.Ce groupe perdait au fil des boucles des éléments tels Gabriel Garçon, victime d’une terrible fringale. « Je pense que si je n’avais pas décroché le maillot du coureur le plus combatif sur l’étape, j’aurais abandonné », expliquait le Morlaisien. Il a le temps de se refaire une santé d’ici ce dimanche pour l’ultime étape.
C’est à ce moment-là que Jean-Louis Le Ny prit les choses en main. Seuls Thomas Garel et Asger De Valck pouvaient encore l’accompagner, mais pas pour longtemps. A deux tours de l’arrivée, Jean-Louis Le Ny s’en allait en solitaire.
« Nous pouvons gérer la course demain »
Derrière un nouveau groupe de contre se reformait sur le circuit final, à l’initiative de Léo Boileau (Sportbreizh Axel Armor-Lux). Malgré la présence dans ce groupe de coureurs aguerris tels le Dinannais Anthony Rallé, le Mayennais Hugo Millet ou encore le Britannique du Sco Dijon, Alfred George, devant, Le Ny avait plié l’affaire. Victoire d’étape, prise du maillot de leader à son coéquipier Matthew Fox, le vainqueur du Tour de Bretagne peut-il prétendre à la victoire finale ? Il en a pris une sérieuse option. « Je suis assez confiant. Nous pouvons gérer la course demain ».
Léo Boileau, qui a gagné cette dernière étape de Plougourvest sur le 62e Essor Breton en 2022, annonce tout de go que Jean-Louis Le Ny va remporter l’Essor Breton, à moins d'un incident. « Le collectif rouennais est tellement costaud qu’il va contrôler la course. L’étape n’est pas trop difficile. Je verrais bien un sprint massif, à moins qu’il y ait du vent », explique le 6e de cette étape de Landivisiau qui n’a pas abdiqué pour un podium au classement général. Verdict demain vers 17h à Plougourvest.
Albert Le Roux
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