C’était une journée mythique. Avec double dose de Mont Ventoux et une chaleur provençale qui tranchait avec la traversée humide des Alpes, un parfum de légende flottait sur les routes du Vaucluse. Dès la sortie de Sorgues, les premières attaques en appelaient d’autres et il fallut attendre 40 km pour que la situation se décante. Un trio de tête se formait, auquel se joignait rapidement Pierre Rolland, trop conscient que le scenario du jour se jouait là, dès les premières côtes du parcours. Derrière les quatre hommes de tête, une contre-attaque se dessinait, au sein de laquelle Quentin Pacher amenait une nouvelle touche Glaz.
« Le début de course à quatre échappés était top, confie Pierre à l’heure de rembobiner le fil de la journée. Puis la contre-attaque est rentrée au pied de la première ascension du Ventoux et, au moment où je suis descendu à la voiture pour me ravitailler, le groupe s’est cassé. Quentin a roulé fort à l’avant de notre groupe piégé jusqu’au Chalet Reynard puis il s’est écarté. J’ai accéléré, fait la plus grande partie du travail pour revenir sur le groupe de tête puis Mollema m’a contré. Je n’ai jamais réussi à rentrer et la suite de la journée dut un peu galère… Je suis frustré par ce mouvement de course mais mes sensations sont correctes, c’est ce que je veux retenir. »
Nul doute qu’il remettra ça dans la deuxième partie du Tour, le grimpeur orléanais. Tout comme son acolyte glaz du jour, Quentin Pacher. Le puncheur périgourdin s’est beaucoup dépensé en début d’étape pour figurer à l’avant. Avec envie et humilité face au mythique Mont Chauve. « J’ai fait beaucoup d’efforts pour être devant, et les ai payés lorsque nous sommes rentrés sur le groupe de Pierre. J’ai mis du temps à me remettre de ce début de course. Dans le Ventoux, Pierre et moi avons manqué de vigilance et l’échappée s’est scindée en deux. Je me suis sacrifié pour l’aider à rentrer puis j’ai fini comme j’ai pu… Ce n’était clairement pas une journée comme les autres. 4600 mètres de dénivelé et la chaleur... C’est une étape qui laissera des traces. Escalader le Ventoux une fois, c’est déjà énorme. Deux fois, c’est un truc de fou ! »
Ce jeudi, changement de décor avec 159,4 km entre St-Paul-Trois-Châteaux et Nîmes, sans difficulté mais avec un vent favorable qui devrait rendre la course rapide. Peut-être pas la meilleure nouvelle pour les rescapés du Ventoux qui songeraient à récupérer de leurs efforts.
Mentions légales | Designed by diateam | Powered by diasite