
Message du dernier vainqueur de la classique sud-finistérienne à tous les coureurs qui en prendront le départ à Lesconil dimanche après-midi : « Amusez-vous bien sur la Flèche Bigoudène ». Jonas Geens est actuellement sur le Tour de Belgique, au sein de son équipe Flanders-Baloise. Ses adversaires pendant ces cinq jours s’appellent Alexander Kristoff, Thibau Nys, Filippo Ganna, Jasper Philipsen, Tim Merlier. Il finit 23e dans le sprint final de la première étape. Le lauréat du classement amateur 2024 de notre confrère DirectVélo a, comme on dit, changé de dimension cette saison. « Une des étapes de notre tour national se déroule dans les Ardennes. Son profil est un peu comme celui que j’ai trouvé en Bretagne, des côtes courtes mais pentues, faites pour les puncheurs, et qui me plaisaient beaucoup ».
« J’ai gardé Yann Holé comme entraîneur »
Le coureur flamand n’a pas oublié cette saison passée dans le Team Morbihan Adris Goa. Dès sa première victoire l’an dernier en Bretagne, au Tour du Pays de Lesneven et de la Côte des Légendes, après seulement un mois dans l’équipe morbihannaise, il nous avait confié que les N1 en France était bien mieux structurées que certaines équipes continentales en Belgique. Ce lundi pour les besoins de ce papier, il a de nouveau insisté sur le sérieux qu’il a pu trouver lors de son passage dans le team morbihannais. « Je leur dois beaucoup. J’ai d’ailleurs gardé Yann Holé comme entraîneur », précise-t-il.
Car, avant de poser son sac en Bretagne, Jonas Geens avait déjà couru chez les pros dans la « conti » belge Tarteletto-Isorex en 2023. « Je n’étais pas vraiment coureur professionnel, puisque je devais travailler à mi-temps à côté du vélo », rajoute-t-il.
Cette année les choses ont bien évolué. Après sa saison réussie en Bretagne, les portes du professionnalisme se sont de nouveau ouvertes. « J’étais en contact avec CIC U Nantes Atlantique, mais j’ai préféré rentrer en Belgique. C’est quand même plus facile d’être à proximité de la famille ».
Découverte du vélo à 22 ans, pro à 26
Flanders-Baloise, depuis sa création en 1994, a toujours eu comme devise de former de jeunes coureurs flamands qui rejoignent ensuite des équipes World Tour s’ils ont le niveau. A un moment où le peloton est pris de « jeunisme », engager un coureur qui a débuté le vélo à 22 ans* et qui en a désormais 26 n’avait rien d’évident. « Beaucoup de copains me disent qu’ainsi j’ai pu faire des études, ce qui me servira pour plus tard. Cela m’apporte en effet une certaine sérénité quant à l’avenir », admet-il. L’équipe Flanders-Baloise a également l’avantage de posséder le statut d’une ProTeam et ainsi d’avoir accès à un calendrier de courses bien plus étoffé que celui d’une continentale, de sortir de la Belgique, ce qui permet accessoirement à Jonas de revoir quelques connaissances de l’an dernier avec qui il ferraillait. « Je croise de temps en temps mon ancien coéquipier Jocelyn (Baguelin chez Wagner-Bazin-VB), des gars comme Sam Maisonobe (passé du Vendée U à Cofidis) ou encore Rayan Boulahoite (Total Energies) ».
Découverte des stages en altitude cet été
La saison a mal débuté pour Jonas qui lors d’une chute sur l’Etoile de Bessèges, s’est fracturé la clavicule. Mais depuis les choses vont beaucoup mieux avec un top dix, deux top 20 et une 16e place au général du Région Pays de la Loire Tour début avril, une 7e place sur la deuxième étape du Tour de Turquie fin avril, des 6e et 13e places sur deux étapes du Tour de Norvège fin mai. Mais Jonas a surtout montré qu’il avait le coffre nécessaire pour évoluer chez les pros avec deux autres flèches que la Bigoudène. Il a ainsi terminé à moins de deux minutes de Tadej Pogacar sur la Flèche Wallonne (48e) et à 27 secondes de Remco Evenepoel sur la Flèche Brabançonne (31e). Des débuts plutôt prometteurs. « Je suis assez content. On va voir pour la suite. Cette semaine je me focalise sur le Tour de Belgique et puis j’enchainerai sur le championnat national. Après, je partirai faire un stage d’altitude en Italie à Livigno, le premier de ma carrière ». Un stage qu’il effectuera à titre individuel. Il verra ainsi si sa morphologie de coureur flandrien (1,83 m – 77 kg) est mieux adaptée aux routes alpines de Livigno (2000 m d’altitude) qu’à la montée de Saint-Michel de Brasparts (381 m) où il terminait 5e l’an dernier sur la SportBreizh élite.
Albert LE ROUX
*Jonas Geens pratiquait l’athlétisme jusqu’à ses 20 ans, lorsqu'une blessure récurrente à une cheville l’obligea à changer de discipline.
(Photos Lucas Blonce Lossec, Jean-Michel Lossec, site Flanders-Baloise)
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