Christophe, vous venez de reprendre la compétition au Tour du Limousin, avez-vous la sensation d’être redescendu de votre nuage ou vivez-vous toujours dans l’euphorie ?
« Avec les sollicitations toujours très nombreuses et le retour du public, formidable, je mesure chaque jour un peu plus le fait que j’ai gagné une très belle étape, sur le centième Tour de France et que ça a énormément marqué les gens et que ça va rester. Tout ça me rend très fier. Maintenant, l’euphorie est un peu retombée et heureusement. Le cyclisme est un sport dur et on ne peut pas se laisser bercer. A un moment, il faut se remettre au travail ».
Mais après l’Alpe d’Huez, vous avez su profiter de votre forme étincelante pour aller briller sur le Tour de Pologne ?
« Avec toute l’équipe, on a fait ce choix de la Pologne plutôt que des critériums dans cet esprit. Je savais que je tenais une condition exceptionnelle et j’y allais pour faire un truc. Et puis contrairement à l’Alpe d’Huez où je gagne en partant de loin, je me suis imposé à la pédale, en faisant la différence face à des coureurs de premier plan. Et même si j’aurais pu espérer mieux sur le dernier chrono (il a terminé 3e du classement final), je ne regrette rien. Et c’est ce qui m’incite à faire des Mondiaux mon objectif du mois de septembre ».
Aviez-vous la sensation de pouvoir atteindre ce niveau ?
« Cela fait huit ans et demi que je suis professionnel et ça fait quelques saisons que c’était en moi. Tout c’est confirmé cet été. Et c’est vraiment en Pologne que j’ai touché ce que je recherchais depuis un moment. J’effectue ma reprise cette semaine au Limousin et à la Châteauroux-Classic de l’Indre après une coupure de 15 jours. Je suis parti en vacances en famille, avec le vélo, et j’ai bien décompressé. J’ai cinq semaines pour essayer de retrouver ma condition du Tour et ça me paraît complètement envisageable. J’ai confiance».
Le déclic n’est-il pas venu une fois vos problèmes de dos réglés ?
« Cela fait deux ans que mon dos me faisait souffrir mais je m’étais presque habitué à rouler comme ça. Et puis dans le Tour de France 2012, la douleur est devenue insupportable, jusqu’à me gêner dans la vie de tous les jours. Alors, dès septembre, on a pris le problème à bras le corps, multiplié les analyses et les visites chez des spécialistes avant que je rencontre en février, la personne qui m’a soulagé de ces problèmes. Depuis, c’est vrai, je me dis que je ne peux plus faire les choses à 90%. J’en fais sans doute encore plus à l’entraînement, concernant l’alimentation ou la récupération. Et puis contrairement à ceux qui ont fait le début de saison à bloc, dans des conditions climatiques difficiles, je suis arrivé avec plus de fraîcheur ».
Quels sont vos rapports avec le nouveau sélectionneur de l’équipe de France, Bernard Bourreau, et comment voyez-vous cette course des Mondiaux de Florence le 29 septembre ?
« Bernard m’a contacté ainsi que le staff de mon équipe et je l’ai rencontré cette semaine sur le Tour du Limousin. Le dialogue passe bien, il m’a confirmé qu’il comptait sur moi et pense que je suis un élément incontournable de cette équipe. On a la chance d’être neuf au départ et schématiquement, je vois un peu la course comme ça : trois équipiers, trois électrons-libre et trois coureurs pour le final. Et avec des gars comme Voeckler, Chavanel, Rolland et Pinot peut-être, on pourrait avoir une très belle équipe ».
Comment allez-vous monter en puissance jusque-là ?
« Déjà, je fais une reprise très sérieuse. Je rallonge le soir après les étapes et je ne ménage pas mes efforts en course. Après, je vais participer aux Grand Prix de Plouay, de Québec et de Montréal au Canada avant les Mondiaux. Je suis prêt de nouveau à faire tous les sacrifices pour être en grande forme ce jour-là. Je ne dis pas que je vais être champion du monde mais je veux me donner l’opportunité de pouvoir être acteur de cette course ».
Source Sport Média PMU
Mentions légales | Designed by diateam | Powered by diasite