

Rendez-vous princier sur le Circuit du Béchec
Ce matin-là, avant-veille de la 4ème étape de la Ronde, je me levais tout guilleret, dans une forme olympique (si, si, Monsieur Thepaut, et ne riez pas, s’il vous plaît !). « A nous deux le Béchec ! », tel était mon leitmotiv car, me croyant arrivé à mon pic de forme, je décidais sur-le-champ de me rendre à vélo à Saint-Jacques-en-Guiclan.
Tout en pédalant allégrement vers ce lieu incontournable du cyclisme breton, je me remémorais, comme pour me rassurer, mes performances d’autrefois sur ce circuit légendaire. « Tu montais la bosse sur la plaque et le 16 dents », me répétais-je avec obstination car je sentais une certaine fébrilité me gagner, la rampe menant au bourg de Lampaul-Guimiliau m’ayant déjà laissé le souffle bien court. A la sortie de ce haut-lieu des enclos paroissiaux, je bifurquais sur la gauche, empruntant une charmante petite route ombragée et une longue descente me permit de récupérer un tant soit peu. Au détour d’un virage, la côte du Béchec m’apparut soudain, droite comme un i majuscule, semblant me défier de toute son arrogance et son sommet, là-bas au fond, tout en haut, avait l’air de me faire signe avec ironie « Allez, viens Petit, je t’attends ». A ma droite, nichée au milieu des arbres, la chapelle Saint-Jacques, un bijou d’architecture s’il en est, m’apparut dans toute sa beauté et, sur ma gauche, je devinais l’emplacement de la buvette où l’on sert l’apéritif après la messe du Pardon (mais, que l’on soit bien d’accord, pas avant la fin du 3ème tour de la procession). Toujours à ma gauche, je distinguais le Centre Missionnaire Saint-Jacques au fond d’un parc arboré à souhait et à la végétation luxuriante.
En attaquant la pente, je voulus me donner une contenance en sifflotant un air repris chaque année par tous ceux qui assistent à l’office religieux dans la chapelle « Jesus pegen bras ve/plijadur an ene (Jésus, Toi qui es grand/Tu nous remplis de joie). Hélas, à mi-côte, sur mon 52x16, mes forces me trahirent, je grimaçais terriblement et je commençais à zigzaguer « Tu montais autrefois sur ce braquet, bordel de merde », m’insultais-je avec véhémence « Peut-être, mais c’était il y a 40 ans », me répondirent, outragées, mes petites gambettes. J’eus même droit, offense suprême, au fameux « Baisse la tête, t’auras l’air d’un coureur » lancé par un automobiliste goguenard. « Ouf ! Cet imbécile ne m’a pas reconnu », pensais-je, soulagé. Mais soudain, j’entendis, venant du grand pré tout proche, un chant mélodieux dont la voix m’était familière « J’aime Saint-Jacques, sa côte du Béchec /sa chapelle et son grand Pardon/où j’attends, le gosier bien sec/l’troisième tour de la procession ». Ni une ni deux, je descendis de machine, je déraillais ma chaîne et je jurais comme un charretier.
« Oh ! Mon cher Ami ! Quel plaisir de vous retrouver en ces lieux à reconnaître chaque mètre du parcours de dimanche, ce souci du détail vous honore, vous savez ». C’était Gilbert Grall, alias Théodore Botrel, le dynamique et compétent Président du quartier Saint-Jacques et organisateur en chef du Circuit du Béchec.
« Votre circuit est favorable aux puncheurs, Gilbert, et, comme j’avais une de ces pêches, je testais l’arrivée en grimpant la bosse au sprint sur la grande plaque ! Hélas, j’ai déchaîné et c’est bien dommage ! » (Ne dites rien à Gilbert, merci). « Au fait, j’ai parcouru la liste des engagés et, avec un tel plateau, vous devez être béni des Dieux. En équipiers de luxe, Yoann David et William Le Corre (Côtes d’Armor Marie Morin) ne manqueront pas de crier à leur leader Geoffroy, porteur du maillot OR « Régis, à droite ! Régis, à gauche ! ». Cela va déboucher de tous les côtés, du VCP Lorient tout d’abord qui délègue son artillerie lourde avec Piotr Zielinski, Loïc Tallot et Korantin Péron, de l’UCB ensuite qui a désigné Vincent Rouxel, Stefan Ravaleu et Maxime Cam pour reconquérir la toison d’or. L’AC Lanester 56 déplace ses francs-tireurs Yann Rault, Vincent Ragot, Maël Nivinou et Ludovic Poilvet. Gwénaël Simon et David Chopin (HC) pèseront sur l’épreuve, au même titre qu’Erwan Brenterch (AVC Aix) ou encore Maxime Menez et Thomas Quentel (BIC 2000). L’AC Brévinois, au grand complet, misera sur l’expérience de Sylvain Vasseur et Mickaël Grossi. N’oublions surtout pas le coriace Erwan Goasguen (ECL) qui peut surprendre dans un tel débat tandis que l’équipe Sojasun fondera…ses espoirs sur le missile Maxime Daniel, épaulé par son lieutenant Fabrice Seigneur et… ». Ce dernier nom eut un effet immédiat sur mon Gilbert qui, ému aux larmes, me coupa la parole et entonna avec fougue, à l’image des pèlerins dimanche matin dans la Chapelle Saint-Jacques « Le Seigneur fait pour moi des merveilles, Saint est son Nom ».
Alain Podeur membre du Bureau de la RONDE
Départ à 17h00 pour 20 tours de 5 km
Contrôle technique : Landivisienne Cycliste
Les engagés
Mentions légales | Designed by diateam | Powered by diasite