

Maintenir le suspens pendant les trois semaines de course, voilà l’équation que doivent résoudre les organisateurs du Tour de France dont la 113e édition a été présentée ce jeudi au Palais des Congrès. Autrement dit, tout faire pour que Pogacar ne soit pas en jaune à la sortie des étapes pyrénéennes après une première semaine de course. « On a voulu qu'il y ait une montée en puissance par les cinq massifs, Pyrénées, Massif central, Vosges, Jura et Alpes, avec une avant-dernière étape avec 5 600 m de dénivelé. Quelles que soient les positions, tout peut être renversé la veille de l'arrivée », expliquait Christian Prudhomme dans une interview dans L’Equipe, en avant-première de la présentation du Tour jeudi dernier. Pour cela le grand départ à Barcelone prendra la forme d’un contre par équipe de 19 km, exercice spectaculaire avec notamment la côte de Montjuich puis une arrivée dans la foulée au stade Olympique.
Deux fois l’Alpe d’Huez
Le plan des organisateurs est de proposer un final grandiose avec la double montée de l’Alpe d’Huez, après avoir escaladé la Croix de Fer, le Télégraphe et le Galibier, le samedi 25 juillet, la veille de l’arrivée à Paris. Pendant tout ce périple entre la capitale catalane et les Champs-Elysées, les acteurs de la Grande Boucle auront eu le temps de se confronter, au jour le jour, dans des étapes piégeuses en Corrèze, dans les Vosges, dans le Jura. L’objectif des organisateurs est de reproduire pendant trois semaines, la première semaine du Tour 2025 qui avait été palpitante avec les victoires de Mathieu Van der Poel à Boulogne-sur-Mer, des sprinters Jasper Philipsen (Lille) et Tim Merlier (Dunkerque), de Ben Healy (Vire), sans compter les victoires de…Pogacar, en mode classique de printemps ou d’automne à Rouen et Mûr-de-Bretagne. « En fait, un équivalent Ben Healy dans sa meilleure forme, il peut quasiment suivre pendant quinze jours sur ce parcours 2026 », analysait Christian Prudhomme.
Le meilleur coureur du monde dans la meilleure équipe du monde
« Les organisateurs proposent, les coureurs disposent », le dicton est bien connu dans le peloton. Aujourd’hui, c’est quasiment un seul coureur, Poga Star, qui dispose quand, où et comment il va gagner une course. Le champion du monde actuel a fait savoir que ce qui pourrait le sublimer à l’avenir serait de remporter les deux monuments qui manquent encore à son palmarès, Milan - San Remo et Paris - Roubaix. Mais, faute d’adversaires à sa hauteur, pour se motiver, pendant les trois semaines du Tour, si le Slovène décidait, pour rejoindre le cercle restreint des quintuples vainqueurs, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain, de porter le maillot jaune de bout en bout de l’épreuve ? Il réaliserait ainsi un nouvel exploit encore jamais inégalé*.
Il est le meilleur coureur du monde, il possède la meilleure équipe du monde. Le CLM par équipes en guise de prologue est largement à la portée de UAE Emirates, qui a remporté l'exercice sur la Vuelta cette année. Il pourrait ainsi tuer tout suspens en prenant une option sur le général à Barcelone, nous aurions ensuite droit au suspens d’une classique par jour jusqu’à Paris. Pourquoi pas !
Le Tour de France Femmes avec Swift, une course plus ouverte ?
Pour le moment, contrairement à Christian Prudhomme, Marion Rousse, la directrice du tour féminin, n’a pas à gérer des soucis d’hégémonie d’une athlète sur son épreuve. Certes Pauline Ferrand - Prévot devrait une nouvelle fois s’inscrire en 2026 comme la favorite, après son coup de force sur les deux dernières étapes de l’édition 2025, qui lui a permis d’inscrire le Tour de France à son palmarès à 33 ans.
Côté femmes, la hiérarchie est moins bien établie que chez les hommes. Demi Vollering, deuxième en 2022, lauréate du Tour en 2023, a de nouveau terminé deuxième cette année, après avoir chuté lourdement lors de la 3e étape. Et que dire des jeunes qui arrivent ? Le vendredi 7 août, la grimpeuse australienne Sarah Gigante évoluera sur son terrain de prédilection sur les pentes du Mont Ventoux . Quant aux Bretonnes Cédrine Kerbaol et Maéva Squiban, elles ont déjà goûté à la victoire d’étape sur le Tour de France. Elles en redemandent.
Loin de la Bretagne…
Contrairement à 2025, Les Tours de France 2026 se dérouleront loin de la Bretagne et resteront dans la moitié sud de la France. Il est vrai que nous avons été plutôt gâtés cet été. Aussi retrouvez ici notre album photos souvenir du passage des deux Tours 2025 du côté de Saint-Malo, Mûr-de-Bretagne, Saint-Méen Le Grand et deux semaines plus tard à Vannes, Plumelec, Brest, Quimper, La Gacilly en cliquant ici
Crédits photos : Billy Ceuster (ASO), Charly Lopez (ASO), Aurélien Vialate (ASO), Romain Laurent (ASO), Maxime Delobel (ASO), Pauline Ballet (ASO) Thomas Maheux (ASO), Rafa Gomez (Unipublic), Albert Le Roux (Sportbreizh)
Découvrez la carte du Tour de France 2026 en cliquant ici
Découvrez la carte du Tour de France Femmes avec Swift en cliquant ici
*Jacques Anquetil, lors de sa deuxième victoire dans le Tour de France en 1961, a porté le maillot jaune du premier au dernier jour. Nuance, il n’a pas porté la tunique de leader de bout en bout. Le départ avait lieu à Rouen, mais cette première journée comportait ce que l’on appelait à l’époque, on ne sait pas pourquoi d’ailleurs, des demi-étapes. Le matin, la première était une course en ligne de 135 km, gagnée par, le sprinter André Darrigade. « Le lévrier des Landes » ne portera le maillot jaune le temps d’une après-midi, car la seconde demi-étape était un contre-la-montre individuel, remporté par Anquetil, qui endossait, au soir du premier jour, le maillot jaune pour ne plus le quitter jusqu’à Paris, trois semaines plus tard.
Albert Le Roux
Mentions légales | Designed by diateam | Powered by diasite