Tour du Rwanda #7: Boileau l'Africain

Vainqueur à trois reprises l’an passé au Pays des Mille Collines, le puncheur breton a remporté au Mont Kigali son 4e succès sur le Tour du Rwanda, le premier du B&B HOTELS - KTM en 2022. Bien drivé dans l’échappée par son capitaine Pierre Rolland, le Morlaisien de 22 ans est allé au-delà de la souffrance pour bonifier la belle semaine des Men in Glaz.

Un soulagement. Après une collection de places d’honneur depuis le début du Tour du Rwanda (3 fois 2e, une fois 5e et une fois 6e), le salut du club est venu de l’un des deux rescapés Glaz sur la 7e étape de l’épreuve. Au terme d’une journée toboggan comme l’épreuve africaine en regorge, Alan Boileau est parvenu à concrétiser l’énorme travail abattu par son coéquipier Pierre Rolland, omniprésent à l’avant depuis le début de la semaine. Au Mont Kigali, là-même où son leader s’était imposé l’an passé, le jeune Finistérien a fait parler son explosivité et remporté une victoire pas acquise d’avance.
 
« J’étais arrivé sur ce Tour du Rwanda loin de ma condition physique de l’an passé, confiait Alan devant des medias locaux agglutinés face au héros du jour. Après le Covid en janvier, j’ai été victime d’une chute sur le Tour de Valence et ma préparation s’en est ressentie. Au sein du club, tout le monde me disait que ce ne serait pas le même Tour du Rwanda que la saison dernière, qu’il fallait que je me montre patient avant, peut-être, de songer à décrocher une victoire d’étape. »
 

6e la veille au terme d’une montée bien plus courte que le Mont Kigali, c’est en partant de loin que le triple vainqueur de l’an passé a atteint sa cible, avec l’aide d’un Pierre Rolland reconverti équipier modèle. « Les affaires étaient mal embarquées, reconnaît l’ancien double vainqueur d’étapes sur le Tour de France. Un groupe de onze hommes avait pris du champ mais nous avons su faire preuve d’une belle abnégation pour rétablir la situation. J’ai roulé à l’avant puis ai fait à nouveau l’effort pour revenir sur la tête. Alan a suivi dans un groupe et une fois devant, je ne me suis plus posé de questions, c’était tout pour lui. Il m’avait averti hier soir quand nous avions parlé tactique : il voulait gagner. Ce soir, je suis encore plus heureux de sa victoire que si j’avais gagné moi-même. »
 
« Pierrot a abattu un boulot monstre pendant 70 km, confirme le vainqueur du jour. Il a bouché les trous dans la dernière descente et imprimé un rythme très élevé sur la première rampe de la dernière montée. Ensuite, il s’est écarté et n’a pas arrêté de m’encourager dans l’oreillette. J’ai un peu craqué aux 500 mètres alors qu’il y avait deux coureurs devant moi puis j’ai repensé à tout le travail fourni par Pierre. J’ai débranché le cerveau pour faire abstraction de la douleur et suis parvenu à rentrer sur la tête à 200 mètres de la ligne pour accélérer sur le haut de la côte. Elle fait du bien, celle-là ! »
 
Observateur avisé dans la voiture de directeur sportif, le néophyte Axel Laurance, contraint à l’abandon la veille, a apprécié le spectacle. « C’était super ! Vivre une telle journée de l’intérieur, c’est une sacrée expérience. Et en plus, Alan gagne… C’est une récompense pour tout le monde car nous tournions autour depuis le départ. Nous avons vécu une semaine très intense, où Pierre nous a beaucoup apporté. Il connaît tant de choses, partage tellement son expérience que c’est top de l’avoir vu aider Alan à s’imposer. Partir du Rwanda sans avoir levé les bras n’aurait pas eu la même saveur. »